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A MORT L’ARBITRE !

L’arbitre Maurice Bruno siffle un penalty faisant perdre l’équipe locale. Consternation des supporters du cru. De chantages en traque effrénée, l’embrasement collectif, aveugle et meurtrier déferle sur l’arbitre et sa petite amie, Martine. L’inspecteur Granowski est chargé de calmer les esprits, mais pourra t’il empêcher le drame à venir?

Dans la très longue filmographie de Jean Pierre Mocky, on dénombre pas mal de ratés, d’oeuvres bâclées et d’opus peu marquants. Mais heureusement il reste aussi des films de qualité, étonnants, sortant brillamment du lot. C’est totalement le cas de A mort l’Arbitre! Dénonciation sans concessions des violences des « hooligans » (ces supporters de foot pris de démence et de déchainement incontrôlable après la fin d’un match), le film montre l’emballement et la folie rageuse d’un groupe d’hommes contre un arbitre, alors pourchassé et menacé de mort. Le phénomène de la foule et de ses capacités à attiser la haine sert de moteur à un scénario simpliste, mais qui tape juste et oscille entre thriller efficace et drame sombre. Le Mocky des grands jours met sa caméra au service de cette histoire pleine de tension, n’accusant aucun temps mort, et qui pointe du doigt la connerie humaine dans toute sa splendeur. Mocky a t’il cédé à la caricature en décrivant ces supporters virulents, racistes, au vocabulaire limité et au QI plutôt bas? Il semblerait qu’une partie du monde du sport a jugé cette peinture féroce et même exagérée, pourtant le film est visionnaire sur les comportements dans les stades, en France et sans doute encore davantage en Angleterre. En dehors des séquences d’action, on peut trouver que l’auteur d’Agent Trouble entretient son légendaire côté foutraque, sauf que cette fois, il n’en gâche pas l’essentiel de son propos. Les décors, un peu surréalistes, comme ce grand immeuble « bunkerisé » dans lequel se déroule une partie de la traque, ajoutent un aspect inquiétant non négligeable.

Au générique, on retrouve Eddy Mitchell à l’aise dans le rôle de l’arbitre victime, la canadienne Carole Laure jouant de son côté sa fiancée, et puis une flopée de petits rôles tenus par des trognes bigrement bien choisis. Mais la bombe du film, c’est Michel Serrault, odieux en supporter haineux, éructant des insultes, laissant déborder sa fureur avec jubilation. En acteur fétiche de Mocky pour qui il tourna huit fois (!!), il peaufine une de ses meilleures compositions. Le cinéaste s’est confié le personnage du flic (qu’il joue moyennement) et la réplique la plus édifiante lui revient : « C’est con une foule! Y a un dingue au milieu et tout le monde suit le mouvement !  »

ANNEE DE PRODUCTION 1984

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Parmi les vraies réussites de Mocky. Cette satire contre les supporters de foot fait froid dans le dos. Serrault ignoble figure de la haine ordinaire.

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