A REAL PAIN

David et Benji Kaplan ont récemment perdu leur grand mère adorée. D’origine polonaise, celle ci avait fui vers les Etats Unis après avoir été rescapée des camps de la mort. Il entreprennent un voyage en Pologne pour honorer sa mémoire…

L’acteur Jesse Eisenberg, notamment vu chez Woody Allen (Café Society), Fincher (The Social Network) ou dans le film de science fiction Vivarium passe derrière la caméra pour des débuts de réalisateur plutôt adroits. A Real Pain joue sur l’opposition de deux personnages liés par le sang (des cousins) se rendant sur les lieux de l’enfance de leur grand mère, rescapée de la Shoah. Eisenberg explore avec son script sensiblement écrit les liens familiaux, la persistance de la mémoire et surtout la gestion de la douleur liée au traumatisme « juif ». Du fait de leur passé souvent très lourd, les descendants trimballent avec eux bon nombre de problèmes psychologiques (stress, culpabilité, dépression, etc…) comme on peut le voir à travers le personnage de Benji, un être changeant radicalement d’humeur, d’attitude et déroutant même son cousin à la fois charmé et exaspéré par cette cyclothymie. La prouesse d’Eisenberg réside dans le fait de passer de vrais moments de légèreté et de rires et de basculer ensuite dans l’indicible horreur (la visite du camp de concentration dans un silence pesant). Cela ne doit pas faire oublier les défauts réels: par exemple, la mise en scène assez effacée, ne cherchant certes pas d’effets appuyés dans le registre dramatique mais qui, du coup, semble un peu « aseptisée ». De même pour la musique: la beauté des morceaux de piano est imparable mais pourquoi les utiliser de façon excessive et injustifiée? A Real Pain conte l’itinéraire mental de deux hommes marqués par l’histoire de leur famille et ne l’appréhendant pas du tout avec des émotions équivalentes.

Eisenberg fait preuve d’une touche européenne dans le traitement de son récit: par le côté épuré, bref, et évitant la surenchère de séquences « blanches » (c’est une qualité appréciable en regard de la durée souvent bien trop étirée des longs métrages). Du point de vue de l’interprétation, le casting général se défend très correctement: Jennifer Grey, Will Sharpe, Jesse Eisenberg lui même et surtout Kieran Culkin, habile dans l’alternance de registres émotionnels, faisant de Benji un garçon aussi attachant qu’insaisissable. Ce petit road movie modeste peut être vu comme une parenthèse dans la souffrance, une manière pudique de rendre hommage à la communauté juive. Et pour un premier travail de cinéaste, c’est déjà très satisfaisant!

ANNEE DE PRODUCTION 2025.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Autour du traumatisme juif, un road movie sensible et bien écrit. Réalisation de Jesse Eisenberg pas assez affirmée. Bonne interprétation générale, surtout Kieran Culkin, équilibriste dans son jeu.

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