Le célèbre et impitoyable combattant, Batman, est de retour. Plus beau, plus fort, et plus dépoussiéré que jamais, il s’apprête à nettoyer Gotham City et à affronter le terrible Joker. Tout cela, car un mystérieux justicier a déclaré la guerre aux criminels qui sèment la terreur dans les rues de la ville.
Apres avoir oeuvré dans la comédie gentiment horrifique avec son Beetlejuice, Tim Burton s’empare pour le compte des studios Warner de l’adaptation de la BD de DC Comics et porte le personnage de Batman à l’écran. En imprimant de son style ce film de super héros, le cinéaste nous plonge dans sa vision sombre de Gotham City , ville corrompue où règne une criminalité de masse et sa reconstitution des années 30 a de quoi séduire. Burton apporte une modernité et une sophistication indéniables et soigne ses images, sans doute un peu au détriment de son scénario, relativement simpliste dans sa description du Bien et tu Mal et la lutte entre le héros volant masqué et le redoutable Joker réserve assez peu de surprises narratives. Quant aux effets visuels et aux gadgets utilisés par l’homme chauve souris, ils ont bien sûr un peu vieilli, mais n’oublions pas que c’était avant l’arrivée du numérique. Par contre, contrairement à ce que proposera Nolan dans sa trilogie des années 2000, ce Batman de 1989 comporte plus d’humour, d’ironie, et de cynisme tout en restant destiné à un public très large. Blockbuster au budget colossal, le film a explosé les box offices mondiaux, récoltant pas moins de 400 millions de dollars. Sa popularité s’explique également par la teneur de son casting.
Burton tenait à caster Michael Keaton pour le rôle titre, juste après l’avoir dirigé dans Beetlejuice. Force est de reconnaître que si l’acteur fait le job sans démériter en Bruce Wayne, il s’avère beaucoup plus fade en justicier masqué. Sans doute est ce aussi pour cette raison qu’il se fait voler la vedette par un Jack Nicholson tonitruant en Joker déjanté et rigolard. Retrouvant même la folie qui faisait partie intégrante de son rôle dans Shining. Les excès de son interprétation se combinent parfaitement avec la dinguerie du personnage. La caution charme est assurée par la belle Kim Basinger, trois ans après son sacre de 9 Semaines et Demie. Du solide divertissement d’action avec une vraie vision de metteur en scène. Le tout sur une BO délirante de Prince.
ANNEE DE PRODUCTION 1989.