Pour fêter la fin de leurs études, cinq amis prennent quelques jours de vacances dans un chalet perdu dans les bois. Lorsque l’un d’eux tombe malade, cela pourrait ressembler à un simple incident sans importance. Pourtant, ce mal étrange et redoutable va transformer leur séjour en cauchemar absolu…
L’acteur scénariste Eli Roth, qui sera à l’initiative de la série des Hostel , débute sa carrière de réalisateur par ce premier opus en forme de galop d’essai dans le genre horrifique. Placez cinq jeunes gens dans un lieu isolé, faites intervenir un événement inattendu (ici une mystérieuse maladie non identifiée) et la fête sera bel et bien gâchée! Le pitch ne déroule pas une immense originalité et le film souffre d’ailleurs d’un démarrage un peu longuet, puis sournoisement l’intrigue se place à mi chemin entre Evil Dead de Sam Raimi (pour le côté fauché) et Contagion de Soderbergh. Eli Roth ménage habilement son suspense avant de nous plonger dans une série B bien cracra, où il s’amuse à montrer du sang, des corps malmenés, des chairs à vif, etc… bref un attrait prononcé pour la pourriture visible. Roth ne peut s’empêcher en revanche d’inclure de l’ironie dans certaines séquences, ce qui désamorce l’aspect épouvante et frise la parodie. L’esprit potache des années 80 se mêle au gore réjouissant du nouveau millénaire, histoire de satisfaire à la fois les amateurs de films d’horreur d’antan et la génération en cours. Le plus intéressant dans Cabin Fever reste la façon dont la contamination progressive d’un groupe révèle en fait leurs vrais rapports, comment l’égoïsme et l’individualisme prend le pas sur l’amitié et l’entraide.
La totalité du casting est tenu par des acteurs inconnus jusque là, un bon point permettant une identification plus immédiate avec les personnages, même s ils trimballent tous des clichés récurrents du « teen movie » traditionnel (la blonde bimbo un peu cruche, le connard décérébré, le débile de service, etc…). En guise de clin d’oeil malin, Eli Roth fait une apparition rigolote en chasseur bouseux, en référence peut être à un de ses films cultes Délivrance (!?). Entre fun, grand guignol assumé et jeu de massacre dévergondé, ce Cabin Fever procure en tout cas autant de plaisir (à se faire peur) que de dégoût (la maladie dévoreuse de chair) et se range sans mal dans la catégorie des bons films d’horreur.
ANNEE DE PRODUCTION 2004.