Au bout de quinze ans de mariage, une crise met à l’épreuve l’union de Julien et Marie. Dans leur couple, cette dernière a toujours été celle qui aimait le plus, aussi au moment où Anaëlle, l’ancien grand amour de Julien réapparait en ville, Marie panique…
Septième long métrage de fiction pour l’actrice réalisatrice Anne Le Ny et seconde incursion dans le thriller trouble après son assez raté Torrent. Ce nouvel opus s’inscrit dans la lignée d’un drame psychologique tendu dans lequel elle traite des thèmes aussi intéressants que la jalousie, la manipulation, l’emprise et son scénario ne manque pas d’attraits. En explorant les failles de couple, le doute et les errements du coeur, elle trouve une jolie matière à son écriture intimiste et pose des questions pertinentes sur l’usure dans le mariage, la perte de désir et le regard que l’on porte sur l’être aimé après des années de relation. Dis moi juste que tu m’aimes accroche donc par son récit intrigant et dans une certaine mesure par une mise en scène discrète (justement trop par moments). Hélas, les choses se compliquent lorsque l’aspect thriller s’invite, faisant vaguement penser à Liaison Fatale (en moins violent tout de même) et qui, surtout, convainc beaucoup moins. On sent la réalisatrice nettement moins à son aise dans l’exercice du suspense à maintenir et aboutit justement à une conclusion aussi hâtive que bâclée.
Elle peut compter sur son attrayant quatuor d’acteurs pour compenser dans une certaine mesure les faiblesses de sa « mise en images ». Si Elodie Bouchez et Omar Sy en pilier principal s’avèrent tout à fait corrects, c’est plutôt de José Garcia que la surprise vient, dans un quasi contre emploi inquiétant d’amant manipulateur. On ne l’avait pas vu aussi sombre depuis Le Couperet de Costa Gavras. Enfin, dans un rôle moins « important » (encore que…), Vanessa Paradis retrouve sa cinéaste de Cornouaille, jouant l’élément perturbateur (en apparence) de cette histoire, où l’amour se confronte à la trahison et où chacun nourrit de fausses certitudes sur l’autre. Plus inspirée que pour ses derniers films, Anne Le Ny ne parvient quand même pas à se hisser au niveau de ses débuts prometteurs, Ceux qui restent et Les invités de mon père.
ANNEE DE PRODUCTION 2025.