Dixie Leonard, chanteuse de cabaret, fait équipe avec un artiste de music hall réputé Eddie Sparks. Dès 1942, ils partent galvaniser le moral des troupes américaines, au moment de la guerre contre les Allemands en Europe. Offrant le meilleur d’eux mêmes dans des shows millimétrés. Les années passent et Dixie conquiert toutes les scènes du monde, bravant aussi des malheurs et des pertes dans sa vie privée. Quand le conflit en Corée éclate, Eddie lui propose de l’accompagner sur place…
Douze ans après son colossal succès dans la comédie musicale consacrée à Janis Joplin et The Rose, le réalisateur Mark Rydell se lance dans une entreprise dantesque, racontant l’histoire sur près de quarante ans de deux vedettes de music hall passant des théâtres aux armées et donnant leur âmes à des milliers de jeunes soldats au combat. Très largement construit pour mettre en avant une BO tout à fait excellente comprenant des standards tels que Come Rain or Come Shine, P.S I Love You, In My Life, Dreamland ou le swing Stuff Like that there, le film se situe à mi chemin entre le divertissement de luxe et le drame musical. Prenant pour faits historiques marquants les guerres successives en Europe, en Corée et au Vietnam, For The Boys se sert de ce background pour tisser son récit déroulé en « flash backs ». Rydell cède hélas à un académisme des plus basiques pour faire « vibrer » un tant soit peu sa mise en scène dénuée de personnalité. Ce qui laisse une impression de téléfilm ambitieux dans sa globalité: c’est d’autant plus dommage que les thèmes abordés ne manquent nullement d’intérêt (le deuil, la rancune, l’ambition), il se trouve juste dilués dans un scénario bien trop chargé et survolé à la fois. Il parait évident que l’auteur de La Maison du Lac veut tout d’abord faire « pleurer dans les chaumières » et met pour ça le paquet au niveau du pathos!
Tout entier écrit pour mettre en valeur les talents d’actrice de Bette Midler, mal servie au cinéma depuis The Rose, le film lui offre l’occasion de jouer pleinement la carte de la provocation grivoise, du dynamisme sans pareil qu’elle affiche sur scène, mais c’est encore comme chanteuse interprète qu’elle demeure la plus merveilleuse. Son partenaire, James Caan, lui laisse le champ libre, souvent en mode mineur et cabotinant juste comme il faut par moments. Les maquilleurs en charge de les vieillir pour le final ont eu la main lourde et les affuble de prothèses faciales dignes des Tortues Ninja! En bout de course, For The Boys retient surtout l’attention pour ses chansons, elles seules vectrices d’émotion.
ANNEE DE PRODUCTION 1991.