Début du XIIIe siècle, en Mongolie. Temudjin, fils d’un chef de clan, va réussir après une enfance passée en esclavage, à unir toutes les tribus mongoles pour aller conquérir sous le nom de Gengis Khan, la plus grande partie de l’Asie. Jamuga, chef violent de la tribu des Merkits, compte l’en empêcher…
La Columbia, désireuse de renouer avec un large public et renflouer le studio en déficit, mit sur les rails le projet un peu fou de raconter la destinée de Gengis Khan. Non pas tant sur un angle biographique, mais davantage sous la forme d’un gros film d’aventures avec budget conséquent à la clef! Ainsi, loin de toute vérité historique, cette évocation du puissant Mongole dérive du côté du péplum de luxe (tourné en Yougoslavie!!) et revenant sur les différentes batailles d’envergure menées par Khan afin de devenir le grand conquérant de la Chine. Le réalisateur Henri Levin, pas vraiment de taille à porter cette lourde production, dirige l’entreprise avec une vision très romantique et peu crédible du personnage, le montrant valeureux, noble, progressiste, courtois et même féministe avant l’heure (une blague!), oubliant de préciser qu’il était surtout un homme politique pétri de certitudes et qui mena son combat jusqu’à la mort. Niveau mise en scène, si la vision du héros manque vraiment de véracité, force est d’avouer que les séquences de combat tiennent fièrement la route et offrent des passages épiques indiscutables. La réception du métrage fut assez froide et les producteurs ne rentrèrent pas dans leurs frais. Malgré une qualité à souligner et d’importance: le casting international!
Dans le rôle titre, l’incontournable acteur de la décennie 60, présent dans les projets les plus en vue, Omar Sharif (qui sera aussi au générique de Docteur Jivago, Mayerling, Laurence d’Arabie, etc…), relevant correctement le défi d’incarner cette figure guerrière d’antan. A ses côtés, Stephen Boyd (encore en méchant dans la lignée du Messala de Ben Hur auquel on pense évidemment), James Mason en mandarin chinois avec de fausses dents et des yeux bridés n’évite pas le ridicule, Eli Wallach en général du cru, Telly Savalas futur Kojak et surtout notre chère Françoise Dorléac en princesse et épouse dévouée. Elle n’a hélas pas grand chose à jouer, mais son charme fou nous console de ce gros « gloubi boulga » vaguement historique et relativement médiocre.
ANNEE DE PRODUCTION 1965.