Les vacances d’été sont enfin arrivées et, comme chaque année, Trish et Darry, deux étudiants, frère et soeur, prennent la route pour rendre visite à leurs parents. Sur le chemin, un routier agressif emboutit l’arrière de leur voiture sans raison apparente. Quelques kilomètres plus loin, Trish et Darry revoient le même camion, à côté d’une église abandonnée.
Le renouveau est rare dans le genre du film d’horreur et quand une oeuvre sort du lot par sa créativité et son efficacité, il faut doublement le souligner. C’est tout à fait le cas avec ce Jeepers Creepers, petite production venue de la boite tenue par Francis Ford Coppola, American Zoetrope. Derrière la caméra, un certain Victor Salva, auteur auparavant de Clownhouse, resté inédit chez nous. Sur un script en apparence simpliste de deux jeunes (frère et soeur) partis en virée et rencontrant le Mal absolu, le film joue à fond la carte du suspense, suggérant avec délice le danger, créant une authentique terreur, voire même une peur viscérale. Anxiogène tout le temps, Jeepers Creepers se sert de références aussi importantes que Duel de Spielberg ou de Freddy les griffes de la nuit et impose un sous texte ambigu avec cette créature ailée mi humaine mi animale reniflant les sous vêtements de ses jeunes victimes pour les traquer. Se nourrissant de leurs organes (poumons, tête, yeux, etc…) pour se régénérer, ce « boogeyman » effrayant rentre directement dans le panthéon des monstres inoubliables du cinéma de genre. Le plus réussi en revanche (et de loin) reste la façon ingénieuse avec laquelle Salva retarde la révélation du monstre que l’on ne fait qu »entrevoir ,plus de la moitié du temps prouvant que la surenchère d’effets spéciaux ne servent à rien pour impressionner et déranger.
L’autre bonne idée est d’avoir employé des acteurs inconnus ou presque, permettant une identification immédiate avec ces deux jeunes pris dans un cauchemar éveillé. Ainsi, Justin Long et Gina Philips incarnent leurs rôles de frangin/frangine dans une totale liberté et font ressentir leur panique et leur effroi devant ce phénomène qui les dépasse. Stressant et flippant, Jeepers Creepers devint rapidement culte pour les amateurs de sensations fortes et donna naissance à deux autres suites, pas aussi abouties.
ANNEE DE PRODUCTION 2002
