Alors qu’un homme se retrouve juré d’un procès pour meurtre, il découvre qu’il est à l’origine de cet acte criminel. Il se retrouve face à un dilemme moral, entre se protéger ou se livrer.
Avec ce nouvel opus ( et peut être le dernier?), Clint Eastwood, 94 ans, vétéran d’Hollywood, nous ressert un de ses sujets les plus traités : la justice et ses arcanes. Comme son titre l’indique, Juré n°2 est un pur film de procès. Honnêtement orchestrée, l’intrigue est servie par une mise en scène des plus classiques, mais chez Eastwood le classicisme possède une élégance et un grain particuliers. Au plus près de son personnage principal, un jeune américain bientôt père qui se retrouve juré dans une affaire trouble, où il va falloir trancher entre le meurtre ou l’accident, Eastwood entretient un certain suspense. Toutefois, le scénario comporte quelques invraisemblances notables ( comment un des jurés à t il pu étre choisi sans même que la Cour sache que c’était un ancien policier, ou comment un médecin légiste n:a t il pas pu voir que la blessure mortelle de la victime était la cause d’un choc violent avec une voiture ?). De plus, le film rappelle fortement Douze Hommes en colère pour ses dialogues interminables entre les différents jurés essayant tous de faire valoir leurs arguments et se voit même assez handicapé par sa similitude énorme avec l’excellent thriller de George Lautner intitulé Le 7 ème juré. Les thèmes de la culpabilité et du dilemme moral font écho à un autre film d’Eastwood, Minuit dans le jardin du bien et du mal, beaucoup plus ambigu pour le coup.
Du point de vue du casting, si l’on peut déplorer le manque de consistance de l’acteur Nicholas Hoult, vedette de la série Skins, trop lisse dans son jeu, la présence de la toujours impeccable Toni Collette rattrape bien des lacunes. En avocate de l’accusation vacillante dans ses certitudes, elle est formidable. Ce Juré n°2 ne mérite ni l’opprobe ni la peine capitale et se cantonne au rang d’un thriller de bonne facture. Ni plus ni moins.
ANNEE DE PRODUCTION 2024