LA RUE ROUGE

Petit caissier sans histoires et peintre amateur à ses heures perdues, Chris Cross rencontre, suite à une soirée arrosée, une jeune femme du nom de Kitty se faisant agresser en pleine rue. Il la défend et ils deviennent proches. Il tombe vite amoureux d’elle alors qu’il est déjà marié. Mais Kitty profite de sa gentillesse pour lui soutirer de l’argent, aidé en cela par son petit ami gangster, Johnny.

Dudley Nichols, une des belles plumes d’Hollywood, adapte le roman du français George de La Fouchardière, déjà porté à l’écran par Jean Renoir quinze ans auparavant pour La Chienne. Et le génial Fritz Lang se charge de la réalisation de ce thriller psychologique terriblement noir. Pessimisme du ton, sombre destin des personnages, sentiments bafoués, femme fatale, petit bonhomme sans envergure moqué et pris pour un pigeon: tous ces éléments font de La Rue Rouge un exemple sans pareil du film noir américain d’après guerre. Lang explore de nouveau ses thèmes favoris, à savoir l’ignominie humaine, les faux semblants, la manipulation avec cette histoire cruelle d’emprise perverse d’une garce sur un pauvre type ne désirant que de l’amour. Aucune lueur d’espoir ne semble vouloir percer dans cette fatalité écrasante que subissent les personnages, du meurtre à la culpabilité rongeuse. Lang fut à bonne école du temps de l’expressionnisme allemand et son M. Le Maudit dont on retrouve ici le noir et blanc admirablement employé, il n’hésite pas le moins du monde à alourdir les méfaits de la garce qu’il n’épargne pas. Non seulement elle trompe le caissier dans ses sentiments, mais en prime s’approprie ses tableaux en les signant de son nom. Une double trahison impardonnable. Lang réussit en fait un remake magnifique du film de Renoir, déjà excellent.

Le réalisateur de Dr Mabuse retrouve aussi les deux interprètes de son opus précédent, La Femme au Portrait: Edward G. Robinson campe le couillon de service vulnérable et naïf face à Joan Bennett, impitoyable salope que rien ne rachète. La séquence où il lui passe du vernis à ongles tandis qu’elle le dévisage ironiquement annonce clairement le Lolita de Kubrick. La Rue Rouge décrit à la perfection les engrenages de la passion, les conséquences des désirs humains et s’achève sur une conclusion implacable dans laquelle le « héros » doit s’arranger avec sa conscience, seul perdu au milieu d’une foule qui ne fait même plus attention à lui.

ANNEE DE PRODUCTION 1945.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un des meilleurs Fritz Lang période américaine. Thriller d'une noirceur extrême sublimé par Edward G. Robinson et Joan Bennett. Immanquable.

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