1792. L’Ancien Régime touche à sa fin. A Paris, Louis XVI et Marie Antoinette sont arrêtés et conduits au donjon de la Tour du Temple, en attente de leur procès pour haute trahison.
On ne compte plus les films traitant de la fin de la Monarchie accélérée par la Révolution Française de 1789. Ce sujet passionna d’abord les historiens avant que les cinéastes n’en donnent leur vision par l’image. Tout premier film du scénariste et réalisateur italien Gianluca Jodice à sortir chez nous, Le Déluge revient donc sur les derniers mois de la vie de Louis XVI alors emprisonné avec son épouse Marie Antoinette et attendant la sentence. Avec un parti pris proche de l’épure, la mise en scène affiche une froideur telle que le traitement semble manquer d’âme. Jodice divise son récit en trois « parties »: la première intitulée Les Dieux montre le point de bascule entre la période révolutionnaire et la déclaration officielle de la République, la seconde Les Hommes se penche sur la relation compliquée entre le Roi et sa femme, entre rancoeurs, reproches, regrets et n’envisageant pas leur captivité avec les mêmes sentiments (Marie Antoinette parait résignée, abattue tandis que Louis XVI ne réalise pas qu’il n’a plus d’avenir). Enfin, le troisième segment se consacre à La Mort et traite donc du jour précédant l’exécution avec l’entretien entre le Roi et son bourreau. Le réalisateur italien sonde les états d’âmes du régent en s’inspirant des carnets de Cléry, le dernier valet présent à la prison et rapportant les ultimes instants de la Monarchie. Le titre du film, Le Déluge, signifie la fin d’un monde, d’où cette impression mortifère qui habite l’ensemble du métrage, comme un glas qui n’en finirait pas de sonner.
On aurait à priori pas imaginer Louis XVI incarné par Guillaume Canet, et ce choix curieux convainc à moitié: l’acteur joue de manière presque neutre son illustre personnage, mais il est fortement handicapé par un maquillage grotesque, faits de prothèses mal foutues censées représenter le double menton du Roi. A ses côtés, Mélanie Laurent défend sa Marie Antoinette avec davantage de finesse et d’ardeur, cédant parfois à des larmes un peu systématiques. En tout cas, le duo, sans doute trop connu, redouble d’efforts pour amener le film vers le romanesque, quitte à prendre des libertés avec l’Histoire. Appréciable, à défaut d’être exceptionnel.
ANNEE DE PRODUCTION 2024.