Le soir de Noël, dans un petit appartement qui leur sert de local, Pierre et Thérèse assurent la permanence téléphonique de SOS Détresse amitié. Ils reçoivent la visite de Josette, une jeune clocharde qui vient de quitter son ami Félix impulsif, déguisé en Père Noël et commettant divers larcins…
Après avoir créé la pièce sur scène et remporté un succès démentiel, la Troupe du Splendid fut approchée par Jean Marie Poiré pour en faire logiquement une adaptation sur grand écran. Et c’est comme ça que Le Père Noël est une ordure vit le jour avec sa cohorte de gags en cascade, ses dialogues irrésistibles, sa drôlerie contagieuse. Entre le comique trash et le burlesque, nourri par des personnages caricaturaux qui vont vivre une soirée de Noël mémorable et riches en mésaventures, le scénario suit scrupuleusement le texte original servi par une mise en scène forcément théâtrale (unité de lieu oblige) et pourtant sans cesse énergique. « Je ne vous jette pas la pierre, Pierre ! » « Homme en retard, liaison dans le placard! » « Ca dépend, ça dépasse! » etc etc… autant de répliques absolument impayables qui s’enchainent avec un débit de mitraillette et sans laisser au spectateur le temps de digérer un gag avant d’en proposer un autre. Inspiré par les comédies italiennes vachardes de Dino Risi comme Affreux sales et méchants notamment, le film se plait à épingler les associations de détresse psychologique, les beaufs, les filles coincées, les travestis hystériques, les bourgeoises agressives, etc… Avec une ironie mordante et une méchanceté de bon aloi, Le Père Noël délivre des cadeaux à se tordre de rire, au milieu d’une panne d’ascenseur, d’un voisin bulgare envahissant et spécialiste de pâtisseries douteuses, d’un obsédé sexuel insultant et anonyme évidemment, d’un pharmacien pressé d’aller réveillonner, et bien d’autres…
Toute la troupe du Splendid répond à l’appel ou presque (seul Michel Blanc n’apparait pas, mais se fait particulièrement remarquer par le biais du téléphone) et tous sont au diapason et parfaitement au point dans leurs rôles respectifs: Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Anémone, Gérard Jugnot, Christian Clavier, Marie Anne Chazel, Bruno Moynot livrent des numéros d’anthologie dans la peau de ces personnages pittoresques. Pas de messages cachés, juste une heure trente délirante qui se termine en extérieurs tournés au zoo de Vincennes pour une distribution de paquets cadeaux un peu particuliers. Si Félix est sans nul doute une véritable ordure, le film, lui, a acquis une popularité inégalée, atteignant à chaque rediffusion TV des scores d’audimat records. Le mot « culte » semble avoir été inventé pour lui!
ANNEE DE PRODUCTION 1982.
