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LES FEUX DE LA CHANDELEUR

Alexandre Boursault est notaire dans une petite ville de province dans le Jura. Sa profession n’est pas compatible avec les activités politiques de sa femme, Marie Louise, militante gauchiste. Ils divorcent à l’amiable. Mais dix ans passent et Marie Louise ne se remet pas de cet amour perdu. Leurs enfants ont grandi et se rendent compte qu’elle nourrit toujours une passion indélébile pour Alexandre. Elle glisse même peu à peu dans une folie obsessionnelle que rien ne semble pouvoir enrayer…

Au départ, il s’agit d’un roman émouvant de Catherine Paysan, remarqué par Annie Girardot qui en confie la réalisation à son complice Serge Korber, auteur de Sur un Arbre Perché avec Louis de Funès. Les Feux de la Chandeleur raconte l’histoire d’un amour fou, total, déraisonnable ressenti par une femme pour l’homme avec qui elle est pourtant divorcé depuis une décennie. Leurs sensibilités politiques contraires les ont séparés, mais la passion n’a pas quitté le coeur de cette épouse entière et dévouée. Korber traduit bien l’ambiance étriquée de la province des années 70, avec ses conventions à suivre à la règle, l’importance des valeurs familiales, le qu’en dira t’on. Tourné en plein hiver avec des lumières froides symbolisant la solitude affective, le film tisse un drame « discret », montrant combien un être dépassé par ses sentiments peut passer de l’idéalisme à une sorte de folie pathologique. Ce que l’on nommerait aisément aujourd’hui l’érotomanie. Korber radiographie un déni de réalité à travers le beau portrait féminin qu’il dessine de cette héroïne exaltée, condamnée à une lente noyade malgré le soutien de ses enfants impuissants. Si la mise en scène n’est pas toujours à la hauteur de son sujet (excès de ralentis, flash backs pas très pertinents), Korber s’en remet entièrement à sa comédienne dont il est peu de dire qu’elle est investie corps et âme.

Annie Girardot retrouve donc un rôle dramatique fort, un an après le triomphe de Mourir d’aimer, et l’on peut trouver des similitudes (toutes proportions gardées) avec le personnage de Gabrielle Russier. Elle passe du rire aux larmes de façon désarmante, foudroie par un simple regard lourd de sens, esquisse des sourires tristes et devient clairement la meilleure raison de se plonger dans cette histoire proche de la tragédie. Ses partenaires (Jean Rochefort, Bernard Fresson, Bernard le Coq et la solaire Claude Jade) jouent leurs parties sans lui faire le moindre ombrage. La BO composée par l’incontournable Michel Legrand, très proche de Un Eté 42, en rajoute une couche sans doute inutile dans le mélo, vu déjà la « pesanteur » du propos. Un beau film à reconsidérer.

ANNEE DE PRODUCTION 1972.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Ce drame méconnu de Serge Korber sur une obsession amoureuse permet à Annie Girardot de livrer l'étendue immense de ses émotions. Triste et attachant.

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