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L’OMBRE DU DOUTE

Alexandrine, 12 ans, serait le seul témoin d’un crime qu’elle arrive à peine à dénoncer. Pourtant, quelques mots suffiront à semer la panique autour d’elle. Pourquoi porte-t-elle des accusations horribles envers son père pour ensuite se rétracter ?

Autant de nos jours le sujet des violences (physiques et sexuelles) faites aux enfants est fréquemment abordé, autant en 1993  il était rarissime qu’un film de fiction au cinéma n’ose soulever la question. Et concernant l’inceste encore moins. Pour cette raison là, L’Ombre du Doute demeure une oeuvre importante. Réalisé par la cinéaste Aline Isserman, ce drame psychologique témoigne d’une pudeur et d’une délicatesse remarquables, tout en traitant frontalement de l’inceste subi par une enfant de 12 ans par son père. Avec un souci de pédagogie prononcé, le film montre les étapes successives : la dénonciation, l’enquête, le déni du père, le doute tenace des autorités et puis le processus judiciaire. Isserman se penche sur la détresse psychologique de sa jeune héroïne (anorexie, mutisme) avec sa caméra jamais intrusive, ne cédant pas à du sensationnalisme et respectant au contraire la souffrance mentale de chacun. Avec l’aide d’une éducatrice sociale, d’avocats et de personnes bienveillantes, la jeune Alexandrine va pouvoir passer des ténèbres à une forme de résilience, après avoir été accusé d’affabulation et de mensonges. Et surtout grâce à sa faculté de parler, de dénoncer. On sent dans ce récit poignant une sincérité et une implication telles que l’on ne serait pas surpris d’apprendre qu’il s’agisse d’une autobiographie d’Aline Isserman. L’implication de l’ensemble du casting est une autre des qualités majeures du métrage.

En mère dépassée et incapable de voir la réalité en face, Mireille Perier est impeccable, tout comme Josiane Balasko, formidable en éducatrice avide de justice. Dans le rôle glaçant du père, le chanteur Alain Bashung surprend par sa performance pointue, entre l’ambiguité et la terreur qu’il inspire sournoisement. Enfin la jeune Sandrine Blancke incarne la victime avec une retenue exemplaire. Bonne tenue aussi des tôles secondaires ( Emmanuelle Riva, Michel Aumont, Thierry Lhermitte, Roland Bertin, Dominique Lavanant, etc…). Ce film très fort ne fait pas l’impasse non plus sur le poids de la culpabilité, sur la nécessité absolue de protéger les enfants et de rompre la chaîne incessante de la violence intra familiale (sachant qu’ un abuseur sexuel fut lui même souvent victime de faits identiques dans son passé).

ANNEE DE PRODUCTION 1993.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un drame bouleversant sur un inceste père/fille. Pédagogique mais nécessaire et surtout délicatement mis en scène. Acteurs convaincus et impliqués.

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