MARIUS ET JEANNETTE

Dans le quartier de l’Estaque à Marseille, Jeannette, caissière de 40 ans, célibataire avec deux enfants, rencontre Marius, vigile solitaire, abimé par la vie. Ils entament une relation amoureuse, entre espoirs, coups de coeur, solidarité et difficultés du quotidien…

Robert Guédiguian a enfin rencontré le succès public qu’il méritait tant depuis son premier film, sorti en 1980. Avec ce sublime conte de l’Estaque, il sort des sentiers parfois sombres d’un cinéma confidentiel et régionaliste. Structurant une histoire d’amour aussi simple que belle, il nous entraine avec eux dans le tourbillon des sentiments et des émois retrouvés, dans les émotions d’une relation naissante entre deux êtres. Ces personnages sont attachants, solaires, et irradient d’humanité. Ceux et celles qui gravitent autour d’eux (les voisins, les enfants) apportent également leur pierre à cet édifice romanesque et chaleureux. Guédiguian livre une oeuvre généreuse, humaniste, pleine de sensibilité et de drôlerie aussi. Le script attendrissant, les dialogues irrésistibles, et les situations du quotidien si justes font battre notre coeur du début à la fin. On vit, on respire et on s’émeut avec ces hommes et ces femmes profondément vrais et vivants. La comédie sentimentale n’empêche pas quelques réflexions plus sérieuses sur le temps qui passe, sur le bilan des utopies ouvrières, sur comment se construire un avenir lisible et ensoleillé.

Car ces petites gens (auquel le film est dédié d’ailleurs) sont le poumon de Marius et Jeannette, encore plus fortement que dans ses films précédents. Le propos se veut toujours politique avec l’évocation du chômage, de la précarité, et du manque de perspectives. Mais la gravité n’est que passagère, l’essentiel ici est d’aimer, de donner, de montrer sa solidarité. L’héroïne titre incarnée par la compagne et muse du metteur en scène, Ariane Ascaride, se montre vibrante, émouvante et lumineuse comme jamais. Elle remporta le César de la Meilleure comédienne pour l’occasion. Ses acolytes sont à l’unisson: Gérard Meylan (très touchant), Darroussin (impeccable) et Pascale Roberts en voisine communiste rescapée des camps de la fureur nazie, est bouleversante. Avec cet hymne à la vie et à l’amour, le cinéaste marseillais a décroché le Prix Louis Delluc. Récompensant ainsi ce bijou rare, qui parvient à réenchanter un monde, où l’on peut le temps de la projection, croire qu’après tout, tout est possible et avec bonheur!

ANNEE DE PRODUCTION 1997.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

LE grand film somme de Guédiguian. Très émouvant, solaire, et savoureusement joué. Du travail d'orfèvre!

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