QUIET LIFE

En Suède en 2018. Un syndrome mystérieux affecte les enfants des familles de réfugiés. Comme Alina et Katia, deux petites filles, dont les parents attendent enfin des papiers pour être régularisés, après avoir fui le régime Russe. Malgré tous leurs efforts pour s’intégrer et incarner la famille modèle, leur demande d’asile est rejetée. Leur combat pour leur dignité va plonger Katia dans un coma « inexplicable »…

Avec son cinquième long métrage, le réalisateur grec Alexandros Avranas fait preuve d’une redoutable austérité pour traiter de front ces faits réels: les enfants atteints du syndrome de la résignation et tombant soudainement dans une apathie pouvant les conduire jusqu’au coma. L’OMS a reconnu ce mal comme étant très répandu chez les enfants de personnes réfugiés ou ayant fui des existences impossibles dans des pays en guerre ou en proie à des dictatures. Comme un réflexe de défense, les petits se coupent du monde et entrent dans une phase de « dissociation », comme pour se protéger d’un traumatisme trop lourd à subir. Quiet Life joue sur l’ironie de son titre faussement enjoleur, puisqu’ici rien n’est jamais paisible: ni les interrogatoires des autorités, ni les murs des hôpitaux où sont placés les deux jeunes filles, ni l’asphyxiante atmosphère générale de ce film fort malaisant. A la façon de Michael Haneke, Avranas use d’une mise en scène aride, de longs plans fixes, des personnages presque robotiques, des situations terrifiantes où personne n’ose crier de peur d’éveiller des réactions de révolte. Décryptant les obstacles bureaucratiques et moraux qu’il faut endurer pour obtenir un simple droit d’asile, Quiet Life glace le sang par son récit clinique jusqu’à un ultime quart d’heure heureusement moins plombant.

L’interprétation du couple Chulpan Khamatova/Grigory Dobryin, d’abord dans une économie de paroles et d’effets extérieurs, puis dans leur lutte solidaire pour sauver leurs enfants, façonne avec une puissance muette leur jeu très émouvant. Par ses cadrages précis et son désir d’aller droit au but, Avranas n’atteint certes pas le génie de l’auteur du Ruban Blanc, mais produit un réquisitoire vibrant contre un monde de plus en plus déshumanisé, la spirale infernale des expatriés pour trouver une meilleure place, et rappelle que dans ces conflits politiques et géographiques, les premières victimes restent encore et toujours les enfants. Quiet Life braque les projecteurs sur leurs souffrances indescriptibles.

ANNEE DE PRODUCTION 2025.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Aride et froid à la fois, cette euvre du grac Avranas revient sur le syndrome de la résignation touchant les enfants de réfugiés. Haneke est à quelques encablures. Formidable interprétation.

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