Pendant qu’une immense coupure d’électricité paralyse la ville, Roy Neary, réparateur de câbles de l’Indiana, voit une soucoupe volante passer au dessus de sa voiture. Barry, un garçonnet de 4 ans, est réveillé par le bruit de ses jouets qui se mettent en marche tout seuls. Dans le monde entier, d’autres personnes assistent à des événements inexplicables. Le scientifique Claude Lacombe va essayer de trouver des réponses à ces phénomènes…
Quelques années avant E.T, Steven Spielberg avait déjà fait son incursion dans le domaine de la science fiction avec le récit d’une quête: celle d’un citoyen américain moyen pour découvrir l’existence des extra terrestres. Alors que pendant les décennies ultérieures, les ovnis inspiraient plutôt menace, méfiance et inquiétude, en pleine ère Jimmy Carter, l’Amérique associe à ce thème des connotations de rêve, de technologie, de progrès et Spielberg, en réalisateur épris de merveilleux, prend ce sujet à bras le corps pour le rendre mystérieux et fascinant. Le script installe doucement son territoire, avec une exposition de près d’une heure (trop longue d’ailleurs), où le cinéaste suggère plus qu’il ne montre (il a appris avec Les Dents de la Mer que pour attiser la curiosité, il faut ménager son suspense), puis fait ensuite en sorte que le possible devienne probable et dans une ultime partie (la plus belle) le probable devient certitude. Avec une naïveté assumée et surtout son sens du féérique, Spielberg allie mysticisme, ésotérisme, science et technologie pour structurer son histoire incroyable. Ainsi, quelques mois après le triomphe de Star Wars de son acolyte George Lucas, il revêt la science fiction d’un aspect « sérieux » et signe un manifeste pour un cinéma ludique et humaniste à la fois. Composant ses plans avec méticulosité, Spielberg a travaillé ses effets visuels avec Douglas Trumbull (un ponte en la matière), spécialement pour la longue séquence finale située sur le site de Devils Tower (et sa montagne isolée du Wyoming), au moment crucial où les petites créatures humanoïdes descendent des vaisseaux et rencontrent les militaires et scientifiques.
Deux ans après avoir été dirigé par son réalisateur pour Les Dents de la Mer, Richard Dreyfuss rempile dans le rôle principal: un personnage halluciné, décalé, et surtout obsédé par l’envie d’en savoir et d’en voir davantage. En scientifique français avide de vérité, François Truffaut (dont le cinéma d’auteur emballait Spielberg) a donné son accord pour faire partie de cette aventure spatiale où la communication avec autrui semble être d’une importance quasi vitale. Evitant de peu la mièvrerie, Rencontres du 3e type s’impose comme l’oeuvre d’un conteur croyant fermement au pouvoir de l’imaginaire, au delà des clivages générationnels. La poésie qu’il véhicule conserve, malgré les années, une dimension universelle.
ANNEE DE PRODUCTION 1977.