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SERENADE A TROIS

Deux artistes américains partagent un appartement à Paris et rencontrent la belle et spirituelle Gilda Farell. Ils en tombent tous deux amoureux. Cette dernière, séduite, refuse de faire un choix entre ses deux prétendants. L’amitié et la loyauté vont elles tenir bon face à la jalousie et à l’envie d’exclusivité?

Les comédies romantiques qui ont envahi les écrans dans les décennies 80 et 90 ont eu de beaux précédents dans le genre et il faut même remonter à 1933 et cette incomparable réussite du cinéaste Ernst Lubitsch pour retrouver l’audace et la drôlerie occasionnés par les ménages à trois! Sauf qu’à l’époque, cette comédie piquante et pétillante, affrontait la censure par un art consommé du sous entendu et de la suggestion, grâce à la conjonction du verbe (excellent) de l’auteur de la pièce originale, Noel Coward, d’un scénario à l’écriture miraculeuse, alliant finesse, esprit et faisant carrément la nique au code Hays et son élaboration, faisant trembler les auteurs hollywoodiens. Lubitsch mêle avec une harmonie rare des thèmes comme l’émancipation féminine, le refus du conformisme, et ce vaudeville racé à l’humour subtil déclenche autant de rires que de jouissance pour nos oreilles (les dialogues fonctionnant sur le comique de répétition sont du pur Lubitsch, en collaboration avec Ben Hecht). Tout en évitant le scabreux qu’un tel récit aurait pu comporter, Sérénade à Trois évoque en creux la sexualité ou l’abstinence, l’amitié contrariée, autant que le triolisme -sujet ô combien épineux dans l’Amérique des années 30.

Et quel délicieux tiercé gagnant dans l’interprétation! Miriam Hopkins, comédienne un peu oubliée et pourtant très forte dans son rôle osé de femme amoureuse, est partagée entre Gary Cooper, d’une stupéfiante beauté et rarement employé dans le registre comique (sauf avec La Huitième Femme de Barbe Bleue) et Fredric March, décontracté en toutes occasions, y compris en perdant sentimental. A souligner également la tendresse avec laquelle Lubitsch traite les artistes ratés et la bohème, ainsi que l’éloge qu’il fait de la critique d’Art (aisée et vacharde), renvoyant une petite pique détournée à Hollywood, usine à rêves et à… cauchemars! Enfin, et ce n’est pas là le plus banal de ses constats, il épingle le mariage et la légalité comme des notions aboutissant à un ennui incommensurable. Un discours furieusement moderne et féministe avant l’heure!

ANNEE DE PRODUCTION 1933.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Le haut du panier (bien garni) de Lubitsch et sa fameuse touch! Spirituel et audacieux, on en redemande! Cooper et March, superbes, face à Miriam Hopkins sacrément bonne!

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