Ben, sa femme Marianne et leur fils David s’installent dans une grande demeure qu’ils ont loué pour une somme modique afin d’y passer leurs vacances estivales. Ils ont pris avec eux la vieille tante Elisabeth, une femme gaie et enjouée. Bientôt, l’atmosphère de la maison change et devient pesante, allant jusqu’à modifier le comportement de la petite famille…
Trauma se range dans la catégorie des films de maisons hantées, assumant son côté précurseur avant la vague déferlante du genre qui allait inonder la décennie 80. En charge de la réalisation, le producteur et metteur en scène Dan Curtis, spécialisé dans les téléfilms horrifiques (il avait notamment signé une belle variation de Dracula avec Jack Palance) et résolu à ne pas livrer une banale bande d’horreur, privilégiant plutôt l’atmosphère malsaine et faisant l’impasse sur les effets gore et grand guignol. Trauma ressemble ainsi davantage à La Maison du Diable de Wise, une référence en matière de fantastique, et se dote d’ailleurs d’un rythme très lancinant dans son déroulement. Sur quasiment deux heures de projection, toute la première partie installe doucement les enjeux, prenant un temps fou à offrir quelques frissons. Ici, point de portes qui grincent, d’esprits frappeurs ou d’objets se déplaçant tout seuls! C’est la famille qui va changer très progressivement d’attitude et se révéler « anormale »: Le père souffre d’ hallucinations, chahute avec son fils dans une piscine jusqu’à tenter de le noyer, la mère ne cesse de vouloir s’occuper d’une mystérieuse vieille dame cloitrée dans une chambre (que l’on ne verra jamais), la tante dépérit en quelques jours. Curtis se débrouille bien dans un second temps en incluant des éléments de terreur qui annoncent des futurs grands classiques (Shining pour la folie qui guette, Evil Dead lorsque des arbres « attaquent » le père, Poltergeist avec cette sensation d’une maison « vivante »).
Une distribution intéressante établit également une favorable impression: Karen Black, sortie de La Poupée de la Terreur (également de Curtis) incarne la mère en proie à une possession insidieuse, Oliver Reed (décidément friand du genre) joue un père de famille impuissant à éradiquer les démons qui l’habitent, et enfin dans un rôle moins important, la présence de Bette Davis ravit tous les nostalgiques du grand cinéma hollywoodien d’autrefois. Clairement inégal dans sa globalité, Trauma monte crescendo dans l’étrange jusqu’à une conclusion désespérée et franchement inhabituelle dans ce type de production. C’est pourquoi malgré ses défauts, le film mérite une révision en bonne et due forme.
ANNEE DE PRODUCTION 1976.