A Rome, la Princesse Ann, soumise à un emploi du temps qui ne lui laisse pas une minute de répit, envoie « valser » le protocole le temps d’une soirée et s’enfuit du Palais. Dans son escapade, elle rencontre Joe Bradley, un journaliste, qui la reçoit chez lui sans deviner son identité réelle. Sous le charme du jeune homme, Ann profite enfin d’un moment d’évasion pour faire tout ce qui lui est d’ordinaire interdit par les convenances…
William Wyler, réalisateur de renom, connu pour ses drames âpres tels que Jezebel ou La Vipère, trouve l’occasion de changer de registre avec le scénario de cette comédie romantique semblable à un conte de fées moderne. Soit l’histoire d’une jeune princesse fatiguée de suivre le règlement strict de son statut, prend la tangente et vit 24h de plaisirs simples, de décontraction totale, accompagné par un charmant paparazzo qui découvre en cours de route qui elle est… et en tombe fou amoureux bien entendu! Vacances Romaines allie le charme, la légèreté, le rire et malgré une trame minimaliste, se place au firmament des classiques du cinéma américain, sans flonflons ni trompettes! Réellement tournées dans la capitale italienne chargée d’histoires, de nombreuses séquences offrent le spectacle de ses monuments majestueux, de ses ruelles animées, et on les parcoure avec les personnages à pied, en vespa, en taxi, etc…Une vraie visite touristique rafraichissante doublée d’une romance « contrariée » digne de la presse du coeur et qui fonctionne pourtant à fond la caisse! Wyler nous accroche par sa mise en scène dynamique, son sens du rythme, dose intelligemment les moments de pure comédie et les instants plus émouvants. Eprise de liberté, la jeune héroïne fait exploser son carcan, se coupe les cheveux, déguste des glaces, va danser sur une péniche et se laisse séduire par un journaliste aux intentions de départ intéressées.
Si Gregory Peck possède une gueule et un charisme incroyable, la lumière du film provient avant tout de sa jeune partenaire, dont c’est le premier rôle à l’écran: Miss Audrey Hepburn! D’une beauté peu classique mais non moins renversante, elle accroche la caméra comme personne avec une grâce, un port de tête, une présence inouïe et son sourire mutin nous hante longtemps après le mot FIN. Elle gagna justement l’Oscar de la Meilleure Actrice et débuta une carrière internationale, se présentant comme l’Anti Marilyn avec sa féminité moins « agressive ». Le final, inoubliable, jouant essentiellement sur les regards échangés par les deux amoureux traduit à la fois l’amertume et les sentiments éprouvés. Et prend la dimension d’un merveilleux rêve qui s’achève…
ANNEE DE PRODUCTION 1953.
