C ‘est un tout premier long métrage pour François Favrat et c’est plutôt une jolie réussite que cette chronique douce amère, penchant plus du côté comédie que dramatique. Claire est une jeune pigiste discrète, en mal de confiance en elle et elle va croiser la route de Elisabeth Becker, une star de cinéma extravertie et fonceuse dont elle est fan et va devenir progressivement son « assistante à tout faire ».
Ce point de départ rappelle un des plus grands chefs d oeuvres américains de Mankiewicz intitulé EVE où une jeune demoiselle prête à tout pour réussir dans le milieu du théatre se lie avec une star des planches, afin de gravir à sa façon les échelons de la notoriété. Mais ici, point de calcul arriviste, car le personnage de Claire est plus introverti, plus timide et plus observatrice que manipulatrice. D’emblée les opposés sautent aux yeux, mais le lien entre les deux femmes va aller de la fascination à la duallité , jusqu à une certaine rivalité insidieuse.
Le ton est acéré, plus profond qu il n y parait et le réalisateur évite tout manichéisme, préférant à l’aide de dialogues bien sentis montrer la complexité de ce rapport féminin à deux voix. Bien entendu, ce portrait de femmes est soutenu par un très beau duo d’actrices composé d’ Agnès Jaoui et Karin Viard. Elles sont irréprochables d intensité et de justesse.
ANNEE DE PRODUCTION 2004.