L’AFFAIRE SK1

Guy Georges était un tueur en série qui a sévit pendant sept ans dans un Paris effrayé.  Cette histoire était bien entendu hautement dramatique et il était prévisible que le cinéma s’empare d’un fait divers pareil. Le film suit d’abord le parcours d ‘un jeune inspecteur de police, Franck Magne, qui intègre le 36 Quai des Orfèvres au moment où les premiers faits sont commis. Il est le premier à faire un parallèle entre les meurtres perpétrés par celui que l’on va surnommer le « Tueur de l’Est parisien ». L’enquête va s’enliser très vite, allant de fausses pistes à des rebondissements fumeux qui ne donnent aucun résultat positif. La traque sera longue et semée d’embûches, entre acharnement et découragement…

Le réalisateur Frédéric Tellier s’est lancé dans une reconstitution minutieuse, avec l’aide des principaux protagonistes de ce dossier très médiatisé et ne lésine pas sur les moyens pour offrir au spectateur la vérité telle qu’elle fut peu à peu mise à jour. D’où ce sentiment constant de regarder à la loupe une des enquêtes les plus compliquées de ces dernières décennies. Le film policier est un genre plutôt balisé en France, mais force est de reconnaître que Tellier , aidé par sa scénariste et journaliste Patricia Tourancheau (qui a suivi l’affaire à Libération) renouvellent brillamment le polar, évitant de tomber dans les pièges du classicisme. Malgré la quantité d’informations, de témoins, de renseignements glanés par les inspecteurs, le propos demeure tout le temps passionnant, clair et haletant.

Entre les nombreuses scènes d’interrogatoire et de filature, le film se balade habilement de 1991 (début de la traque) à 2001, au moment où le procès du tueur, finalement arrêté, va avoir lieu. Le récit n’oublie pas aussi de s’intéresser à la personnalité trouble et complexe de cet assassin, son passé étant disséqué, afin de mieux comprendre l’origine de ses actes monstrueux. L’interprétation est solide jusqu’aux seconds rôles, en particulier Raphaêl Personnaz sobre mais très efficace jeune flic dépassé par les événements ou Nathalie Baye, parfaitement à l’aise en avocate de Guy Georges, s’efforçant de ne pas céder à son intime conviction de départ. Même Adama Niame qui joue le tueur est étonnant de justesse et parvient à donner un peu d’humanité à ce personnage effrayant, incapable d’avouer l’horreur de ses crimes. Du moins jusqu’à une scène finale chargée d’émotions.

ANNEE DE PRODUCTION 2014

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un grand film policier mené tambours battant !

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