La compagnie pétrolière Petrox monte une expédition, à la recherche de nouvelles nappes. Un passager clandestin Jack monte à bord du bateau, puis c’est au tour de Dwan, une jeune femme d’être retrouvée en plein Pacifique, sur un canot abandonné. L’équipage débarque ensuite sur l’Ile du Crâne, sans savoir qu’y vit un gorille immense, vu comme un Dieu par les indigènes du lieu. Bientôt Dwan va être la nouvelle proie du grand singe qui va même en tomber amoureux…
Le film original signé Merian C.Cooper et Shoedsack a bien sûr marqué l’Histoire du cinéma mondial par sa force et ses prouesses techniques hallucinantes. Quarante ans plus tard, le producteur italien Dino De Laurentis a flairé le bon coup financier à vouloir monter un remake de cette histoire fantastique. La réalisation fut confiée à John Guillermin, après son triomphe de La Tour Infernale, sa capacité à mettre sur pied du spectaculaire en traitant aussi des passions humaines étant indéniable, et il fut effectivement l’homme de la situation. Cette seconde version a de la gueule, malgré la mauvaise réputation qui lui colle curieusement encore à la peau. Amplitude de la mise en scène, rythme soutenu, séquences chocs, et idée maligne pour montrer le gorille: ne pas utiliser la technique de la stop motion, mais plutôt jouer avec les bonnes vieilles méthodes à l’ancienne. Et ca marche, la créature impressionne sous le costume du maquilleur Rick Backer! En outre, le film est profondément lyrique, poétique, et met l’accent sur la relation entre la belle Dwan et la bête (dans le premier, elle était seulement sa proie), ici grâce au talent et à la plastique de la débutante Jessica Lange, on assiste à des scènes entre tendresse et érotisme (ah! ce passage merveilleux lorsqu’il la tient dans sa main et souffle sur elle pour la sécher, après l’avoir baigné).
Le thème de la recherche acharnée pour du pétrole colle avec l’époque, dans ce milieu des années 70, d’après la crise et remplace le postulat originel, lié au cinéma. Là où le film de 1933 se focalisait sur le côté héroic fantasy, Guillermin en rajoute dans les fulgurances visuelles, notamment dans la partie filmée à New York, et choisit d’ailleurs pour se démarquer de ne pas tourner le fameux final au sommet de l’Empire State Building, mais sur les tours du World Trade Center. Kong est délicieusement libidineux, Jessica foutrement sexy, le gigantisme au rendez vous et en prime, le spectateur n’a pas le sentiment de regarder une série B, imitant salement son modèle. Au contraire! Il y a même une intense émotion à la perte du grand singe, et une amertume réelle à voir qu’encore une fois l’Homme détruit toujours ce qu’il touche. Une oeuvre palpitante qui reçut l’Oscar des meilleurs effets spéciaux, à très juste titre.
ANNEE DE PRODUCTION 1976.