Willard est un jeune homme introverti, vivant encore avec sa mère envahissante, et n’a aucun ami. A son travail, la situation n’est pas plus enviable pour lui, car il est malmené par un patron despotique qui l’exploite sans vergogne! Bientôt, Willard dresse un rat qu’il nomme Socrate et va peu à peu avoir une armée de rongeurs, prêts à lui obéir et à se venger de tous ceux qui l’ont persécuté des années durant…
Ce film fantastique du début des années 70, au budget très modeste, a connu un vif succès, grâce à l’originalité de son propos: l’amitié d’un fils à maman peu sûr de lui avec une bande de rats, aussi sympathiques qu’inquiétants. Adaptation d’un roman peu connu contant la relation bizarre qu’entretient cet employé timide avec des rongeurs, le réalisateur Daniel Mann, auteur de La rose tatouée ou La vénus au vison , prend les rênes de ce film de genre audacieux pour l’époque, et sans tomber dans l’horreur franche, combine des séquences qui mettent mal à l’aise, sans oublier d’en faire une fable moderne assez féroce. Il n’y a donc pas de réelle frayeur, plutôt un sentiment de malaise et d’angoisse parcourt cette oeuvre atypique.
Le point fort à souligner réside dans le casting, composé de deux légendes d’Hollywood, d’abord Elsa Lanchester qui fut La fiancée de Frankenstein et qui campe là une mère glauque, castratrice et un peu répugnante, ainsi qu’Ernest Borgnine parfait en patron imbuvable et qui va payer cher sa méchanceté. Enfin le rôle principal est tenu par Bruce Davidson, un jeune acteur blondinet, rappelant par ses mimiques et son faciès ambivalent le Norman Bates de Psychose. La troupe de rats, quant à elle, inspire à la fois empathie et dégoût et permet au héros d’acquérir une confiance en soi certaine et un sadisme carrément réjouissant. Dans le genre animalier, Willard sort des sentiers battus.
ANNEE DE PRODUCTION 1971.
