Dans une petite ville américaine, à la fin des années 40. Desmond est prêtre, Tom est flic. Ils sont frères et ont de bons rapports. Le meurtre sordide d’une apprentie actrice, prostituée à ses heures, et l’enquête qui va en découler va mettre Tom sur la piste de hauts personnages de l’Eglise, impliqués dans l’assassinat. Il va demander de l’aide à Desmond pour tenter de résoudre le mystère…
Ce thriller, mâtiné de drame humain, a été réalisé par Ulu Grosbard, un cinéaste américain n’ayant eu aucun coup d’éclat dans une carrière assez inégale. Ce film ci est d’ailleurs sûrement son plus intéressant, car son mieux écrit, son plus ambitieux et au final, sa plus grande réussite. Il traite aussi bien des rapports entre deux frères que d’un sombre fait divers ayant défrayé la chronique à Hollywood en 1947 et appelé l’Affaire du Dahlia Noir. Ne se contentant pas de raconter une simple enquête policière, Grosbard dénonce aussi la corruption de l’Eglise Catholique avec les milieux louches du banditisme, du proxénétisme et également son implication indirecte dans des meurtres rarement élucidés. Le secret de la confession et l’omerta régnant chez les prêtres est évoquée de façon très intelligente, avec des dialogues remarquables et une mise en scène feutrée, discrète mais qui marque assurément des points.
Toute la tournure du récit est installée de manière originale, distillant des révélations au compte gouttes, et maintenant l’attention du spectateur avec un grand soin. Le duo d’acteurs apporte évidemment beaucoup à l’entreprise. Robert Duvall incarne un flic obstiné, radical avec justesse et excellence, tandis que Robert De Niro (tout juste sorti de Raging Bull) endosse la soutane d’un curé assez secret, cultivant des zones d’ombres, et une fois encore il prouve qu’il sait tout jouer brillamment, même dans une intériorité fascinante. Au delà d’un simple polar, on assiste à une étude de caractères plus complexe qu’elle n’y parait. Il est dommage qu’Ulu Grosbard n’ai pas confirmé une prédisposition pareille dans ses films suivants.
ANNEE DE PRODUCTION 1981.
