HORS LA VIE

Patrick Perrault est un photographe reporter de guerre. Lors d’un voyage au Liban, où la guerre fait rage, il est kidnappé par des inconnus, qui le conduisent dans un lieu isolé. Bien qu’otage, il s’imagine vite relâché, persuadé d’avoir été enlevé par erreur. Hélas pour lui, ses ravisseurs se font de plus en plus menaçants, et ses conditions de détention se dégradent très vite. Et le temps passe sans le moindre espoir de libération…

Maroun Bagdadi, réalisateur libanais disparu prématurément après seulement quelques longs métrages, avait eu un coup de coeur pour le témoignage très fort de Roger Auque, ce journaliste détenu malgré lui à Beyrouth pendant de longs mois, et qui avait raconté sa captivité dans un livre bouleversant. Il a adapté donc ce récit à sa manière, en respectant l’esprit et la véracité des événements vécus. Mettant sa caméra au milieu des ruines et des décombres, il filme à toute vitesse un prologue d’emblée placé sous le signe de l’urgence, du danger, de la mort qui rôde. Le personnage central, Patrick, est ce reporter que l’on suit fiévreusement, imaginant le pire à chaque instant, et dès son enlèvement, le spectateur est immergé avec lui, cloitré dans sa panique et dans son angoisse. Trimballé dans des lieux plus sinistres les uns que les autres, il va côtoyer la saleté, les rats, l’obscurité et surtout la peur de mourir. Une peur que Bagdadi sait nous transmettre avec son scénario étouffant et éprouvant pour les nerfs. La condition d’otage est ainsi décrite avec minutie, la réclusion et la terreur au quotidien sont dépeintes sans concessions, à la façon d’un documentaire.

Au delà de la mise en scène honnête mais sans fulgurances, il y a surtout la performance d’un acteur tout entier dévoué à ce rôle difficile. Hippolyte Girardot s’investit à 200% aussi bien physiquement que moralement et sa souffrance d’homme privé de liberté et de dignité se lit dans chacun de ses gestes et ses regards apeurés. Hors la vie décrit à la fois la perte de confiance et de repères et aussi le désespoir d’une ville (Beyrouth) et de son peuple, séquestrés dans une guerre sans fin. Un film sec mais nécessaire, permettant de ne pas effacer de nos mémoires le calvaire vécu par des journalistes, se battant pour le droit d’informer. Prix du Jury au festival de Cannes en 1991.

ANNEE DE PRODUCTION 1991.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un témoignage de l'horreur vécu par un otage de l'intérieur. Eprouvant et sombre. Hippolyte Girardot excellent.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Un témoignage de l'horreur vécu par un otage de l'intérieur. Eprouvant et sombre. Hippolyte Girardot excellent. HORS LA VIE