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LE CORPS DE MON ENNEMI

Après avoir purgé une peine de sept ans de prison pour deux meurtres qu’il n’a pas commis, François Leclerc revient dans sa ville natale, pour chercher les coupables et se venger des notables pourris qui l’ont broyé socialement, mentalement. Il va se rendre compte que des personnes dont il était proche l’ont trahi les unes après les autres…

Henri Verneuil persiste et signe dans le domaine du genre policier, avec ici un esprit encore plus marqué par le film noir américain. D’abord par le portrait de son héros, un homme seul contre tous, sortant de prison après une condamnation injuste et menant son enquête pour rétablir la vérité sur son passé, pour dénicher les vrais responsables. Ensuite, en utilisant un procédé alors de plus en plus en vogue, le récit en flash backs pour retracer le parcours, les fréquentations et les raisons qui ont mené à son procès pour deux meurtres, en réalité commandités par un haut fonctionnaire, par lequel il a été manipulé. Ces fréquents retours en arrière peuvent décontenancer et surprendre, mais Verneuil n’a jamais eu peur de sortir du style classique qu’il avait utilisé notamment dans Peur sur la ville. Son montage souffre par moments de clairvoyance et le script frise la confusion avec le grand nombre de personnages qu’il met en scène. Mais, une certaine élégance dans la réalisation permet de s’accrocher à cette histoire de vengeance, dans laquelle la violence est surtout psychologique.

Les décors naturels du Nord de la France rendent bien compte de l’ambiance sinistre et étouffante, la musique de Francis Lai, très puissante et mélancolique, ajoute au sentiment du temps « qui a passé et que l’on ne rattrapera jamais ». De belles qualités donc, ajoutées au casting solide dans lequel on retrouve des pointures comme Bernard Blier (sa bonhommie cache une mentalité ignoble), Marie France Pisier en charmante bourgeoise et les débuts de Nicole Garcia, à l’assurance déjà acquise. L’atout majeur du film s’appelle Jean Paul Belmondo, qui retrouve ici son réalisateur d’Un singe en Hiver, pour une prestation sobre, grave, même s’il affiche une décontraction apparente. Il doit jouer un homme brisé et en quête de réponses, et sans trop en faire, il parvient à rendre ses blessures convaincantes. Les dialogues de Michel Audiard offre une vision désabusée du genre humain, engluée dans son hypocrisie, que n’aurait pas désavoué Claude Chabrol.

ANNEE DE PRODUCTION 1976.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Policier à l'esprit américain, un récit entre passé et présent, et Belmondo juste comme il faut.

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