Paris 1830. Ecrivains célèbres et avant gardistes, George Sand et Alfred de Musset ne croient plus en l’amour, lorsqu’ils se rencontrent. Ils vont vivre une histoire déchirante et scandaleuse, s’éblouissant mutuellement, unissant leur génie créatif et leur talent, dans la vaine recherche d’un impossible bonheur… Leur voyage en Italie va mettre à jour leurs tourments respectifs…
Diane Kurys, réalisatrice sensible et réputé pour ses films touchants comme Coup de Foudre ou Diabolo Menthe, s’attaque là à une histoire d’amour hors du commun et réelle: celle que vécut au 19ème siècle le couple Sand/De Musset. Elle étudie en profondeur leurs écrits et donne vie à leur liaison tantôt passionnée, tantôt tumultueuse, toujours intense et jamais tiède. Le soin extrême apporté aux décors et aux costumes d’époque nous indique d’emblée que l’on est dans un cinéma qui se donne les moyens de ses ambitions et le budget se voit sur l’écran. Kurys utilise les lettres, la correspondance qu’entretenaient ces amants magnifiques et terribles, pour donner corps à un récit entièrement basé sur les sentiments, sur les emportements du coeur, et sur la flamme qui animait ces deux êtres d’exception. En résulte des dialogues fabuleux de romantisme et des séquences déchirantes d’émotion. La bande musicale composée par Luis Bacalov restitue aussi un aspect romanesque très fort, mêlant des sons de guitares très tendres avec des morceaux de musiciens comme Litszt ou Chopin, ayant également vécu à cette époque, où la création artistique était florissante.
Toute la partie se déroulant à Venise marque le tournant décisif dans les rapports entre les deux écrivains: lui débauché, jaloux, maladif et infidèle, elle brûlante, intransigeante et secrète. Leurs caractères s’affrontent et leur désir fusionnel commence à montrer des signes décadents. La mise en scène reste au service du récit, ne laissant que peu de place aux personnages secondaires (hormis le Docteur italien Paggielo devenant l’amant de Sand), mais ce n’est pas trop grave, puisque ce qui compte, c’est la destinée de cet amour fou. Pour incarner ces deux légendes de la littérature, Diane Kurys a choisi l’irremplaçable Juliette Binoche, fièvreuse, entière, et superbe et Benoit Magimel compose un Musset fougueux, excessif et très attachant. Les deux acteurs se complètent idéalement et tombèrent amoureux aussi à la ville et sous les yeux de leur réalisatrice. La vérité qu’ils apportent à leurs personnages nous hante encore longtemps après le mot FIN, quand on a la certitude d’avoir assisté là à une fulgurante vague d’amour. Avec tout ce qu’elle comporte de joies et de douleurs.
ANNEE DE PRODUCTION 1999.
