Tim et John sont tombés amoureux au lycée. Afin de perdurer, leur histoire d’amour a dû surmonter de nombreux obstacles dressés par la vie. Malgré l’opposition de leurs parents, de l’homophobie ambiante, ils sont restés aussi soudés que possible. Mais il va falloir qu’ils affrontent bien pire ensemble: les années Sida…
Cette adaptation cinématographique du roman autobiographique de Timothy Corigrave est réalisée par l’australien Neil Armfield et se divise en deux parties distinctes. Dans la première, on assiste à la rencontre amoureuse entre les deux héros, alors qu’ils ont à peine 17 ans, que leur sexualité en est à ses balbutiements, et ils vont vivre ensemble leurs premiers émois. Le ton est tendre, assez léger et d’un grand romantisme, il est très facile de s’attacher immédiatement à leur amour et à vouloir les suivre dans leur parcours. Le film montre combien être homosexuel à la fin des années 70 était encore compliqué et le cinéaste ne fait pas l’impasse sur les séquences familiales virant au psychodrame, avec néanmoins beaucoup de justesse. La mise en scène maitrisée captive autant que l’interprétation du jeune Ryan Corr, un acteur méconnu, très doué et doté d’un physique attractif.
La seconde partie va nettement tomber dans la gravité avec l’évocation des années Sida, le couple confronté à la maladie, à ses terribles traitements, et bien sûr l’ambiance du film devient plus difficile, plus poignante et plus sombre. Heureusement, une lueur permanente demeure présente grâce au charisme et au rayonnement intérieur des deux hommes malmenés par la vie et le temps qui passe. Le script évite de peu le mélodrame facile et même si certains passages s’avèrent chargés en émotions, jamais l’on a droit au piège des larmes gratuites. Beaucoup de dignité et de retenue sont à mettre au crédit de cette histoire vraie racontée avec passion et sincérité. Au casting, notons que l’on retrouve Anthony LaPaglia ( la star de la série FBI portés disparus) qui compose un des deux pères opposés aux sentiments amoureux de son fils avec une force certaine. Cette romance gay fait donc preuve d’une subtilité très touchante et emporte l’adhésion.
ANNEE DE PRODUCTION 2015.