Après avoir été injustement condamné pour le meurtre de sa femme, Race Darnell attend depuis sept ans son exécution dans le couloir de la mort, en Utah. Depuis sa prison, il a pris l’habitude de correspondre avec pas moins de quatre femmes, chacune ignorant l’existence des trois autres. Toutes sont amoureuses de lui et attendent sa possible relaxe. Mais un jour, l’une d’elles apprend le pot aux roses…
Le polar américain dans toute sa splendeur! D’abord, un scénario diaboliquement construit, digne des meilleurs livres de Boileau et Narcejac, avec d’innombrables rebondissements et coups de théatre. Ensuite, une mise en scène musclée signée par un certain David Carson (qui n’a guère brillé avant et encore moins après), et pour finir un suspense habile qui se suit sans ennui et qui offre son lot de surprises. Pourtant, plusieurs bémols sont à apporter à l’enthousiasme initial. Plusieurs invraisemblances viennent ça et là perturber une histoire certes originale, mais tout de même tirée par les cheveux. Pour aussi nerveuse qu’elle soit, la réalisation manque de subtilité et d’ampleur: de nombreux téléfilms sont souvent mieux filmés et de manière moins faciles. La première partie surtout intrigue par le virage étonnant du scénario (ne révélons rien ici!), sa capacité à mener sur des chemins de traverse pour mieux nous perdre.
Les lourdeurs un peu trop mécaniques de la narration n’empêchent pas de suivre agréablement le film, mais ces carences finissent aussi par agacer, car si elles avaient été l’oeuvre d’un grand cinéaste, le résultat final aurait été sûrement plus emballant. Dans le rôle principal, le regretté Patrick Swayze se défend bien, loin de l’univers de Dirty Dancing ou de Ghost, et l’on s’aperçoit qu’il méritait mieux que la carrière décevante qui fut la sienne. Produit bien emballé et efficace, ces Lettres à un tueur apporte une heure et demie d’action policière non négligeable, malgré des défauts évidents.
ANNEE DE PRODUCTION 1999.
