Marla Grayson est une tutrice réputée, spécialisée auprès d’individus vulnérables, âgés et riches. Aux dépens de ses derniers, elle mène une vie de luxe et déploie des trésors de perversité pour arriver à ses fins. Mais sa dernière proie s’avère avoir de dangereux secrets et il va y avoir une « couille dans le potage »…
Le jeune scénariste et auteur américain J. Blakeson est aux commandes de ce thriller produit pour Netflix. Enfin…thriller, mais pas seulement, le script oscille plutôt du côté de la comédie noire immorale et glisse ensuite vers le polar survitaminé et costaud. Le film raconte la trajectoire d’une femme aux dents longues, prête aux pires saloperies pour s’enrichir (sur le dos de pauvres seniors mis sous sa « protection »), usant d’arnaques sophistiquées pour dépouiller ses victimes de leur dignité, de leur fortune, de leur vie. La combine peut sembler énorme et peu vraisemblable, mais il est fort à parier que des situations pareilles ont lieu, lorsque ces affaires sont pliées par des juges peu scrupuleux et surtout menées par des personnes sans états d’âmes. Certes, le scénario (astucieux et frontal à la fois) rentre d’emblée dans le vif du sujet et on comprend rapidement les manigances de la jolie blonde. Impossible donc d’avoir une quelconque empathie pour elle, lorsque le vent tourne court et qu’elle tombe sur un os! L’étonnante bonne idée est ce virage à 180° qui va faire de ce bourreau en talons hauts une « victime ». Bien que ce terme ne lui sied à aucun moment…
Le personnage de Marla, ignoble et irrécupérable, va devoir faire face à plus fort qu’elle, mais qu’importe, elle n’a peur de rien et va le prouver! Rosamund Pike, déjà redoutable perverse et criminelle de Gone Girl, réitère ici dans ce registre mais puissance 1000! Et il faut lui reconnaitre un aplomb inouï pour inspirer un rejet définitif. Elle vient de gagner un Golden Globe en toute logique. La mise en scène ne prend pas de gants et il ne faut pas chercher de subtilité dans la construction, mais le contrat est dûment rempli niveau action: pas de temps mort et le divertissement possède une véritable efficacité. I care a lot peut cependant se vanter de faire du féminisme à tout crin une arme à double tranchant, et d’assumer un cynisme hallucinant!
ANNEE DE PRODUCTION 2021.