FESTEN

Toute la famille a été invité pour les 60 ans du patriarche. Christian, son fils ainé, est chargé de dire quelques mots au cours du diner, pour rendre hommage à sa soeur jumelle, morte un an plus tôt. Personne ne se doute de rien quand Christian prend la parole, c’est pour révéler de terribles secrets…

Tomas Vinterberg a tourné ce film suivant les préceptes du Dogme, mis en place avec son complice Lars Von Trier, pour faire un cinéma sans artifices, sans travail de lumières, sans ajout de musique, sans avoir recours au moindre trucage et surtout en filmant tout, caméra à l’épaule. Un procédé entièrement dévoué au naturalisme, à la vérité des personnages, à leur intériorité, et à leur affect. Choisissant de traiter frontalement un sujet pour le moins délicat et tabou ( à savoir l’inceste au sein d’une famille en apparence unie), il dynamite toutes les conventions en place d’une bourgeoisie empêtrée dans un faux puritanisme, raciste et hypocrite, et offre un jeu de massacres sans fard dérangeant et décapant. Les plans rapprochés semblent vouloir pénétrer dans l’esprit de ce jeune Christian, le cadet, qui va avoir le courage et la force de révéler lors d’une séquence mémorable, les horreurs commises par son propre père sur lui et sa soeur. Festen ressemble presque à un reportage avec son grain d’images granuleux par moments, mais qu’importe, ce qui compte ici avant tout, c’est ce propos courageux et son traitement radical qui provoque moults émotions.

Sous une apparente improvisation, le film est évidemment très pensé, très écrit et ne laisse rien au hasard, n’épargnant pas la dénonciation des perversions sexuelles du patriarche, très respectable en société, et parfaitement pourri de l’intérieur. Certaines scènes possèdent une puissance particulière (la lecture à voix haute de la lettre laissée par la jeune soeur suicidée), qu’il est difficile d’oublier une fois la projection achevée. Vinterberg avait crée une onde de choc à Cannes et obtint un Prix du Jury très mérité. L’interprétation aussi a sa part de grande réussite, les comédiens (tous inconnus et d’origine danoise) y jouent tous avec sincérité et conviction des rôles très complexes à tenir. Une oeuvre qui a fait date et qui ne peut laisser indifférent.

ANNEE DE PRODUCTION 1998.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Festen demeure un choc scénaristique et visuel d'une grande puissance. Ames sensibles s'abstenir!

1 COMMENTAIRE

  1. Bien que pas spécialement fan des principes du Dogme, dans le cas présent et le sujet illustré, cela sert effectiviment le film et
    le rend encore plus impactant, plus cru sur le fond et la forme. 4 largement mérité.

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