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UN COEUR SIMPLE

Sous le second Empire, au pays de Caux, une jeune fille du nom de Félicité est une paysanne, amoureuse de Théodore. Alors qu’il lui avait promis de l’épouser, il l’abandonne sans explications. Elle se place comme bonne chez une jeune veuve, Madame Aubain, qui a deux enfants et découvre la foi. Les années passent, sans rendre à Félicité tout l’amour qu’elle délivre de manière inconditionnel à ceux qui l’entourent… Et puis la mort commence à sévir autour d’elle…

Pour son premier long métrage, la jeune réalisatrice Marion Laine adapte un conte de Gustave Flaubert et tient à y rester fidèle dans l’esprit et dans la narration. Scrupuleusement, elle met en scène ce beau personnage de Félicité, cette servante simplette qui ne voit le mal nulle part, se donner sans compter pour les autres. Un altruisme qui se heurte en opposition à la rigidité et la dureté de caractère de sa patronne, incapable d’exprimer ses sentiments maternels les plus élémentaires. Marion Laine met le paquet sur l’aspect formel (les costumes d’époque, les décors et la reconstitution sont très soignés) et la lumière étudiée au maximum, ce qui donne bien sûr à son film une belle facture, sagement appliquée. Le souci par moments est qu’elle frise l’austérité et le classicisme un peu plombant, en oubliant de privilégier l’émotion. Son adaptation manque sûrement un poil d’audace, ce qui ne lui enlève en rien ses réelles qualités. En premier lieu, elle trace un joli état des lieux de la place des femmes dans ce 19ème siècle si rude, elle évoque la religion et le rôle primordial qu’elle avait dans l’existence de ces âmes fragiles, et bien sûr elle décrit l’incroyable fossé entre le don de soi d’une quasi sainte et les malheurs qu’elle traverse (à chaque fois, son amour se heurte soit au refus, soit à la fatalité, soit à la mort).

Ce Coeur Simple bat aussi très fort avec l’implication des deux comédiennes merveilleuses que sont Sandrine Bonnaire et Marina Foïs. Chacune dans leur registre, elles donnent vie à de beaux personnages féminins, complémentaires et dissemblables à la fois. Leur duo est un vrai bijou admirable, rendant la projection encore plus délicieuse. A elles seules, elles apportent pour le coup sur des séquences difficiles une véritable élégance, qui finit par atteindre nos propres coeurs. La destinée de Félicité, pour aussi tragique qu’elle soit, nous emballe et nous invite à relire aussi Flaubert.

ANNEE DE PRODUCTION 2008.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Sage mais belle adaptation d'un conte de Flaubert. Un premier film porté par deux actrices en parfaite osmose.

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