En , malgré un manque d’expérience en matière de randonnée, Cheryl Strayed, une jeune femme divorcée, quitte Minneapolis, dans le Minnesota , pour parcourir 1 700 kilomètres sur les 4 240 du sentier du Pacific Crest Trail, dans un voyage de découverte de soi et de guérison personnelle.
Le récit autobiographique de Cheryl Strayed, cette américaine courageuse qui a réalisé l’exploit de traverser une grande partie des Etats Unis, seule, à pied, pour se remettre d’une tragédie familiale, fut d’abord un livre édifiant sur le dépassement de soi, la volonté d’aller au bout de ses défis. Le cinéma était idéal pour illustrer cette aventure humaine forte en émotions, car il permet de faire un voyage intérieur, tout en offrant l’occasion de traverser des paysages à couper le souffle. Et c’est clairement le cas ici: le cinéaste canadien Jean Marc Vallée, heureux réalisateur de CRAZY, apporte sa vision et son talent pour raconter cette histoire vraie et tracer un beau portrait féminin, nuancé et très humain. Sa caméra s’attarde donc sur les grandes étendues désertiques, traversées par l’héroïne, et rend palpable son cheminement psychologique. Au départ, on la croit seulement aventurière et téméraire, adorant sa solitude, et fuyant un divorce récent douloureux, mais au fur et à mesure, le scénario nous renseigne sur la vraie raison de son but: faire le deuil de sa mère, morte d’un cancer foudroyant. Vallée utilise beaucoup le procédé des flash backs, pour remontrer les jours heureux vécus par la jeune femme, puis dévoile lentement son calvaire, sa douleur insondable.
Dommage que le récit tourne un peu trop autour de cette perte subie par l’héroïne, car du coup, tout s’articule à coups de séquences dramatiques, où le pathos l’emporte parfois sur l’émotion réelle. Vallée insiste sur la dérive de Cheryl dans le sexe à outrance et la drogue, pour se « guérir » de son manque de combativité, alors qu’en parallèle, le voyage très physique qu’elle mène contre tous les obstacles dans une nature parfois hostile reste la meilleure preuve de son immense abnégation. Tenue et produit par l’actrice américaine Reese Witherspoon, adorable dans La Revanche d’une blonde, elle montre ici une autre palette moins connue de son jeu: tout en intériorité et en force, elle n’a certes pas la puissance d’une Meryl Streep, mais sa prestation est très honorable. Elle parvient même à pallier les carences d’un film, par ailleurs, sans surprises phénoménales. A noter la belle présence de Laura Dern, en maman malade qui se meurt trop vite. Sortez vos mouchoirs et vos crampons, la marche est rude pour atteindre la sérénité!
ANNEE DE PRODUCTION 2014.