Thomas Edisson est un joueur de tennis pro dont la carrière n’a jamais connu les sommets. Pourtant, il était l’un des grands espoirs de sa génération. A 37 ans, il refuse d’abdiquer et il se prépare pour le tout dernier défi de sa carrière: participer au tournoi de Roland Garros. Il se lance à fond dans ce challenge, comme si sa vie en dépendait, malgré la désapprobation de sa femme Eve et de sa mère Judith, qui ne le soutiennent plus trop depuis ces anciens échecs. Il va devoir passer les qualifs pour atteindre le 1er Tour du fameux tournoi du Grand Chelem…
5ème Set est d’abord l’histoire d’une obstination, de la revanche d’un homme, tennisman de haut niveau, refusant de se voir définitivement enterré. Lui même ancien très bon tennisman, le réalisateur Quentin Reynaud évoque un milieu qu’il connait bien, et documente d’autant mieux son film, deuxième long métrage après le très mitigé Paris Willouby. Il nous plonge dans l’univers du tennis pro avec assez de conviction pour donner à sa fiction une part indéniable de réalisme et de crédibilité. Sa mise en scène s’avère correcte, n’utilisant pas trop les plans faciles du type ralentis à outrance, pour appuyer le suspense inhérent au déroulement des matchs. Pour autant, il s’en tient à des images sobres, sans grande créativité, se concentrant plutôt sur son récit. Ce héros fatigué d’avoir connu l’échec est un « survivor », décidé à en découdre, à renaître de ses cendres et cette belle détermination demeure le moteur essentiel de la narration. Quitte à délaisser quelque peu les personnages secondaires (il y aurait pourtant eu matière à explorer les rapports complexes entretenus avec sa mère castratrice, campée par Kristin Scott Thomas, dans un rôle hélas pas assez développé).
Filmer le sport au cinéma et surtout le rendre non rébarbatif n’est pas chose aisée. Le jeune réalisateur privilégie le rythme et le punch de son personnage pour avancer, faisant de sa rage de vaincre l’unique enjeu dramatique. Après sa brillante prestation dans Guy, l’humoriste et désormais acteur à part entière Alex Lutz confirme à nouveau sa capacité à investir un rôle, à composer sous nos yeux une véritable performance. Il est sûrement LA raison d’être principale de ce bon film sur le dépassement de soi. Et qui interroge aussi sur le devenir des sportifs de haut niveau, une fois leur carrière terminée.
ANNEE DE PRODUCTION 2021.
