Bill Baker est un ancien foreur de pétrole originaire de la ville américaine de Stillwater. Il vit de petits boulots depuis son licenciement. Comme depuis quelques temps, il se rend à Marseille pour y retrouver sa fille Allison. Cette dernière a été condamnée à neuf années de prison le meurtre de sa petite-amie, qu’elle jure ne pas avoir commis. Sur place, l’Américain est seul et ne parle pas un mot de français. Il va pouvoir compter sur l’aide de Virginie, une jeune comédienne de théâtre rencontrée par hasard dans un hôtel. Bill se lie également avec la petite-fille de cette dernière, Maya. Il va tenter d’aider sa fille, notamment en essayant de retrouver un mystérieux jeune homme présent le jour du meurtre.
Comme dans son film le plus célèbre jusqu’ici, Spotlight, le réalisateur Tom MacCarty semble obsédé par la quête absolue de vérité et de justice dans ce nouveau polar, tourné pour l’essentiel en France, dans la cité phocéenne. Son récit met en scène un américain au lourd passé, venu rendre visite à sa fille, emprisonnée aux Baumettes pour le meurtre de sa petite amie. Très vite, il va tenter de la faire innocenter en recherchant le véritable coupable. Le sujet, assez classique, se double d’une « romance » avec une française qui prend pas mal d’importance dans l’histoire, au point qu’on a un peu l’impression d’assister à deux films en un. L’action proprement dite du thriller est déséquilibrée par cette liaison qui prend son temps à se mettre en place. Au départ, le duo Matt Damon/Camille Cottin déroute par son improbabilité, puis finit par nous séduire, car il chope le tempo voulu.
L’acteur de la série Jason Bourne se montre très convaincant en père déterminé et donne une certaine épaisseur à son personnage. Camille Cottin utilisant aussi bien le français que l’anglais trouve sa place dans sa première incursion dans un gros film américain et étend le spectre de son talent avec assurance. Stillwater regorge de très bonnes choses (notamment la belle manière de prendre le pouls de la ville de Marseille, ainsi que le thème du déracinement et ses conséquences évoqué avec justesse), mais succombe à la surenchère avec des longueurs regrettables, qui lasseront peut être ceux qui s’attendent à du policier traditionnel.
ANNEE DE PRODUCTION 2021.
