Plus rien ne retient Yvan à Paris. Sa femme l’a quitté pour un autre en Thaïlande, ses filles adolescentes ont choisi d’habiter chez sa soeur Ariane, une fille admirable mais sans cesse angoissée. Yvan est donc prêt à partir en Bretagne… quand débarquent dans sa vie la belle Emmanuelle, prof d’arts plastiques, ainsi que Léo, un petit garçon que sa femme a eu avec un autre et dont elle ne s’occupe pas. De quoi changer radicalement ses plans…
Cinq ans avant Photo de famille, sa chronique familiale et chorale, la réalisatrice Cécilia Rouaud avait écrit et mis en scène ce tout premier long métrage, sous les auspices de la comédie sentimentale. Un genre qu’elle sait rendre euphorisant, grâce à son scénario aussi simple qu’attachant. Suivant le parcours compliqué de son personnage masculin, Yvan, beau colosse au coeur brisé par une séparation amoureuse mal digérée et incapable d’élèver seul ses deux grandes filles, le film privilégie très vite la légèreté et la tendresse, plutôt que le drame lourd et se veut avant tout positif. La cinéaste se penche sur la question des familles recomposées, sur les difficultés d’être en couple (mais aussi de s’engluer dans sa solitude), sur l’engagement que l’on prend parfois à des moments de sa vie, juste parce qu’une belle rencontre bouleverse toutes nos certitudes. Yvan papillonne un peu dans son existence cabossée jusqu’à l’irruption d’une jolie demoiselle, qui va chavirer son coeur. Un sujet assez peu original vous me direz, mais traiter ici avec humour et justesse.
Ponctué de beaux moments de poésie et de charme, le film a aussi son lot de petits défauts: un peu trop naïf, un peu trop attendu, et manquant certainement de profondeur, pourtant même si ce n’est pas une totale réussite, nous suivons cette histoire avec plaisir. Le casting contribue grandement à ce moment agréable: on retrouve Denis Ménochet, acteur costaud (dans les deux sens du terme) ici fragile, attendrissant et surtout Vanessa Paradis, solaire et radieuse comme à son habitude. Dans un rôle plus mince mais néanmoins important, Léa Drucker apporte un grain de folie bien à elle. L’amour et la bienveillance sont les moteurs de cette plaisante comédie à déguster sans tarder.
ANNEE DE PRODUCTION 2012.