Paris, 13e arrondissement. Emilie rencontre Camille qui est attiré par Nora qui elle même croise le chemin d’Amber. Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux.
Le titre du nouvel opus de Jacques Audiard fait directement référence au quartier des Olympiades, à Paris. Il a cherché à en saisir l’air du temps, prenant le pouls d’une ville brassant toutes les nationalités, tous les types d’êtres humains, vivant dans des tours immenses aux allures très contemporaines. Le cinéaste du Prophète tente de rendre compte des relations amoureuses modernes, perdues ou abimées par le tout numérique, la séduction d’antan a été remplacée par le sexe « facile », immédiat et il n’y a presque plus de place pour les sentiments. Dans sa manière de filmer ses protagonistes, on sent une énergie, une vitalité assez réjouissantes (au départ du moins), la caméra sait se placer et raconter quelque chose. Le souci vient justement du récit, composé de trois histoires qui s’imbriquent avec plus ou moins de bonheur, et une intrigue un peu hasardeuse dans laquelle il est compliqué de s’impliquer. Audiard peine à captiver avec ces idylles sexo amoureuses et ces trentenaires désabusés et blasés et à partir d’un certain moment, on est tenté de regarder sa montre…
Il soigne ses images avec un noir et blanc très joli, laiteux, enveloppant la capitale dans un voile quasi onirique et intemporel, mais son parti pris esthétique ne peut suffire à nous conquérir véritablement. Sa troupe d’acteurs, fort sympathique, marque quelques bons points, en particulier Noémie Merlant que l’on a pu voir dans Portrait d’une jeune fille en feu, et qui affirme un jeu nuancé et prometteur. Le problème avec Audiard est qu’il a placé la barre très haut avec ses premiers films, forts et réellement réussis, et depuis Deephan, il paraît moins inspiré, un peu en quête d’un vrai sujet à défendre. Ces Olympiades n’ont rien de déshonorant, loin de là, mais le résultat final n’est tout de même pas transcendant non plus.
ANNEE DE PRODUCTION 2021