Gérard, Ary et Philippe sont des ex petits truands, ayant noué leur amitié en prison, et sont restés liés toute leur vie. Depuis peu, ils savent que Gérard est atteint d’un mal incurable et qu’il va bientôt mourir. Ary et Philippe décident donc de lui « acheter sa dernière histoire d’amour ». Ils font appel à Sandrine, responsable d’une agence d’escort girl, qui leur propose de « jouer » cette femme que leur ami pourrait rencontrer « par hasard » et séduire. Le stratagème peine à marcher au début, et puis très vite la magie opère et Gérard tombe réellement amoureux de Sandrine, elle même fortement troublée…
Il y a plus d’un demi siècle que Claude Lelouch a fait une entrée fracassante dans le monde du cinéma avec son premier opus Un Homme et Une Femme. Depuis, il a tourné très régulièrement et il revient aujourd’hui avec ce 50e film, toujours sous le signe de ses thèmes de prédilection: l’amour, les histoires de couple, le hasard, les coïncidences, les chansons populaires et les grands sentiments. Ce fond de commerce a pu donner parfois de belles oeuvres, comme La Bonne Année, Les uns et les autres, ou encore Tout ça pour ça, mais a également pondu des films très passables, voire mauvais (on ne citera pas les titres par charité!). Il nous rejoue sa petite musique habituelle, filmant le Paris de l’entre deux confinements, et une fois encore le résultat s’avère inégal. Quelques passages agréables et tendres parvenant à nous faire sourire se partagent avec d’autres (beaucoup plus nombreux) plus mièvres, redondants et surtout très peu inspirés. Lelouch fatigue avec sa philosophie simplette sur comment s’aimer les uns les autres, sur les aléas de l’amour, la magie du coup de coeur, le saut dans le vide lorsqu’il faut se donner à l’autre… Ses dialogues, naïfs et sentant l’improvisation, ne décollent jamais vraiment et s’ils se veulent naturels n’en sont pas moins franchement souvent « cul cul la praline »!
Rendant un joli hommage à ses anciens acteurs (surtout Lino Ventura), Lelouch n’hésite pas à s’autociter et à insérer des extraits de ses propres films pour illustrer quelques séquences: c’est au choix nostalgique et bienvenu, ou bien pompeux et signe d’un manque d’inspiration. A 85 ans, on sent que le cinéaste veut frontalement évoquer la Mort, comme pour mieux l’appréhender et en cela, ce film peut éventuellement toucher (un peu) notre corde sensible. Ses acteurs délivrent une belle énergie (Darmon fait papy croulant mais on l’aime bien malgré tout!) et le sourire de Sandrine Bonnaire fait du bien (émouvant, lorsqu’il est triste). On nous annonce en générique de fin une suite… Pas certain qu’elle ne soit indispensable tout de même!
ANNEE DE PRODUCTION 2022.