Texakarna, au Texas, à la toute fin de la seconde guerre mondiale. Les derniers soldats sont rentrés, la ville s’apprête à retrouver calme et prospérité, lorsqu’un mystérieux tueur masqué commence à s’en prendre aux habitants du coin. Particulièrement aux couples de jeunes amoureux qu’il agresse et tue dans des bois reculés… La terreur règne…
Réalisateur indépendant et anti système, Charles B. Pierce, injustement oublié aujourd’hui, fut l’auteur de treize longs métrages, la majorité des westerns, mis en scène avec des budgets modiques et remportant bon an mal an des petits succès dans des circuits parallèles. C’est aussi le cas de cette Terreur sur la Ville, davantage thriller sombre que film d’horreur à proprement parler. Relatant une histoire authentique survenue au Texas après la guerre, Pierce raconte la trajectoire meurtrière d’un tueur fantôme, le visage couvert d’un toile de jute (Jason n’a rien inventé!) et assassin de cinq personnes, traqué par la police locale et au final… jamais retrouvé! A la manière de l’enquête menée contre le fameux Zodiac, l’épilogue inachevé laisse évidemment un goût amer puisque la justice n’a jamais pu identifier le « monstre ». Pierce se défend pas mal avec une réalisation honnête et des séquences assez terrifiantes, empreintes d’un certain réalisme. Seule la voix off accompagnant le récit désamorce quelque peu l’angoisse éprouvée, ainsi que deux ou trois traits d’humour sur l’incapacité de la police à agir (peu drôles en plus) et qui ne servent pas vraiment l’intrigue.
Pierce se sert de ce fait divers réel en insistant sur le caractère sadique du tueur, son absence de mobiles et en cela, crée un ancêtre sérieux aux futurs slashers du type Halloween ou Vendredi 13. La violence n’y est pas édulcorée, les meurtres sanglants sont filmés frontalement et la peur provoquée par chaque attaque physique fonctionne parfaitement sur le spectateur. Au niveau des faiblesses à noter, la distribution! Outre Andrew Prine et Dawn Welles, deux figures habituées aux séries B et jouant correctement, les autres sont plus approximatifs (souvent des non professionnels utilisés pour réduire les coûts de production). Dans une conclusion un peu précipitée et mal ficelée, quelques plans au ralenti laissent perplexe quant à leur utilité. Pour le reste, cette vraie curiosité du cinéma underground peut sans rougir se comparer à certains bons thrillers des grands studios. Et qui sait connaitre une seconde vie grâce à sa réédition vidéo?
ANNEE DE PRODUCTION 1976.