Arnaud de Maule a pris contact avec Claude Alphand, une détective privée. Il prétend être constamment espionné dans son château délabré et se livre à d’étranges expériences, en tant que savant. Arnaud est depuis peu l’amant d’une jeune comédienne, Chloé, bientôt en prise avec une étrange organisation secrète. Claude mène son enquête, avec peu d’éléments…
Réalisateur argentin tournant en France, Hugo Santiago rend un hommage évident à Chandler avec cette oeuvre demeurée peu vue et passée un peu à l’as à sa sortie. Il faut reconnaitre que cet Ecoute Voir se situe dans une lignée plutôt rare des polars insolites, à l’univers quasi surréaliste et aux personnages fantasques. Un gros point faible dérange avant tout: l’intrigue, trop bizarre et limite incompréhensible, s’étire en de longues séquences brumeuses, dans lesquelles on cherche un sens rationnel qui ne vient jamais. Alors, certes, Santiago s’y entend bien pour brouiller les pistes, mais le mix entre ce curieux savant, cette fausse secte religieuse, ce studio d’enregistrement ressemblant à un laboratoire scientifique et cette femme flic déconcerte plus qu’il ne séduit. On se croirait dans une sorte de Cluedo, intriguant au début, mais qui vire fastidieux!
Deux gros points forts par contre sont au programme: une bande son remarquable, rappelant le travail que fera trois ans plus tard De Palma sur Blow Out (la résolution du mystère se nichant dans les enregistrements audios), et surtout la présence en tête d’affiche de Catherine Deneuve! Un contre emploi total pour l’actrice, campant ici une détective privée façon Marlowe, coiffée d’un feutre, vêtue de cuir fauve et troquant son blond légendaire pour un roux incendiaire. Une belle façon de prouver l’étendue de son registre. Son partenaire Sami Frey sait rendre son personnage de savant dérangé suffisamment trouble. Par contre, la toute jeune Anne Parillaud (19 ans à peine!), entame des débuts d’actrice d’une faiblesse préjudiciable. Cette tentative originale de policier anti conventionnel ne donne qu’un résultat mitigé à l’arrivée.
ANNEE DE PRODUCTION 1978.