Alors que deux hommes mariés, fêtant chacun leur entrée dans la quarantaine, envient la liberté de leur copain célibataire, ce dernier rêve de donner un sens à sa vie. Vincent, le premier, marié à Gabrielle, et père d’un enfant avec elle, entame une liaison avec une autre femme, tandis que le second, Georges, se dispute sans cesse avec Nathalie, une femme au fort caractère et le rabaissant en permanence…
Pour son deuxième film de réalisateur après le réussi Ma Femme est une actrice, Yvan Attal signe une comédie sentimentalo dramatique sur trois potes échangeant sur leurs relations avec les femmes, leur rapport à l’amour, se confiant leurs secrets et confidences. Le scénario, hésitant entre légèreté et réflexion sur le couple, n’évite pas les lieux communs sur la routine dans les amours durables, le quotidien installé qui rend la passion moins volcanique, les petites mesquineries débouchant sur des engueulades, etc… Attal en tire bien sûr quelques séquences comiques et amusantes, mais passe aussi parfois à côté avec son écriture plutôt pépère. En effet, même si l’on ne s’ennuie pas du tout, un certain aspect convenu prend lieu et place et sclérose un script, peu riches en surprises. Vincent, le personnage joué par Attal lui même, se dépatouille mal de sa culpabilité d’avoir une maitresse, en plus d’une femme superbe qu’il aime encore sincèrement et qui, du reste, a tout compris de ce qui se passe. On sourit tendrement lorsque le « vieux » couple retrouve sa complicité en se jetant (pour rire) de la farine et des oeufs dans la figure et termine leur « pugilat » dans une bataille de coussins tout déplumés. C’est bon enfant, mais inoffensif aussi…
A tout crin, on peut aussi trouver peu inspiré les questionnements métaphysiques de ces mecs sur leur vie sexuelle et juger qu’au fond, le plus intéressant demeure la manière dont Attal explore le sujet plus souterrain du film: à savoir comment faire survivre son couple à l’épreuve du temps! Pour son casting, il dirige Alain Chabat dont le capital sympathie est élevé, Emmanuelle Seigner en grande gueule attachante (rôle de composition??), mais surtout il retrouve sa muse et épouse Charlotte Gainsbourg, dont il tire le meilleur. La façon qu’il a de filmer sa nuque en dit long sur l’amour qu’il lui porte dans la vie réelle. Sur un rythme faussement fluide, cette comédie rigolote (à défaut d’être hilarante) aurait surtout nécessité plus de discipline dans son traitement. A noter deux séquences limite oniriques fort plaisantes avec en guest star inattendu, le craquant Johnny Depp… troublante rencontre avec Charlotte. Pour de faux…
ANNEE DE PRODUCTION 2004.
