Noa fait la connaissance de Steve dans une épicerie. Refroidie par les applications de rencontres, elle accepte sur un coup de tête de lui donner son numéro. Après un premier rendez vous, elle tombe sous le charme de cet homme très séduisant et accepte de partir avec lui en amoureux, le temps d’un week end. Elle ne se doute pas que le jeune homme a un appétit hors du commun… mais pas sexuel!
Le pitch originel de ce film, visible sur Disney+, pourrait s’apparenter au genre horreur mais en réalité ne verse qu’assez peu dans une trame horrifique, au contraire il reste presque tout le temps dans un ton limite parodique. L’héroïne est une jeune femme de notre temps, avide de rencontres et utilisant les applis pour trouver le grand amour, et tombe un beau jour sur un charmant inconnu, s’avérant en définitive un… cannibale invétéré! La réalisatrice américaine Mimi Cave, qui s’est surtout illustré pour des séries, tisse des situations que l’on voit venir à des kilomètres, ne cédant pas au gore qu’un tel sujet aurait pu occasionner, et joue davantage sur le second degré et l’humour macabre. Ecornant au passage le mythe du parfait « prince charmant » qu’évidemment aucune femme ne rencontre jamais dans la vraie vie, le scénario insiste sur l’aspect malsain du personnage principal sans y mettre assez de subtilité, au risque de ne plus le rendre véritablement inquiétant.
Au niveau du casting, le couple formé par Daisy Edgar Jones et Sebastian Stan, bien dirigé, marque quelques bons points, on croit à leur idylle et au basculement de leur relation. A noter la présence dans un petit rôle de Charlotte LeBon, mystérieusement égarée dans cette production américaine! Mimi Cave en profite de manière détournée pour dénoncer la masculinité toxique et les diktats des applis de rencontres, mais demeure volontairement dans un registre sinon léger, disons peu sérieux: voila pourquoi Fresh ne peut se classer dans le genre épouvante. Ce « 50 nuances de gras » passe le temps, n’ennuie jamais, mais au fil des séquences, la violence redouble jusqu’à un final outrancier qui provoque plus de sourires que de frissons. Dans un style proche, le récent Barbaque était carrément plus trash et subversif. Pas désagréable, mais pas inoubliable!
ANNEE DE PRODUCTION 2022.