Babe, un étudiant en histoire, s’entraine pour le marathon de New York dans Central Park. Son frère, Doc, membre d’une organisation gouvernementale secrète, rentre d’un voyage à Paris où il a faillit être assassiné. On apprend que le Dr Szell, un criminel de guerre nazi, serait venu récupérer des diamants volés à des Juifs pendant la guerre. La route de ces trois hommes va se croiser…
Sept ans après l’excellent Macadam Cow Boy, l’anglais John Schlesinger confirme tout son talent à Hollywood en accouchant de ce thriller paranoïaque haletant. Construit tel un puzzle qui s’assemble sous nos yeux de manière très progressive, il faut reconnaitre qu’au départ, l’intrigue n’est pas immédiatement limpide, c’est au fil des séquences que le vrai sujet se profile: celui du danger nazi. Schlesinger instaure une ambiance pesante, anxiogène, ainsi qu’un suspense constant admirablement mené. Hantée par les ombres du nazisme, la ville de New York croûle sous la menace du retour d’un dangereux criminel de guerre: la base de ce pitch fut développée par le cinéaste britannique en adaptant le roman de William Goldman (au nom éponyme Marathon Man). Réalisation au style nerveux, photographie typique des années 70 -un peu granuleuse-, utilisation du Steadicam un procédé permettant de suivre le héros principal dans sa course effrénée dans Central Park, autant que le fameux nazi dans les rues rugueuses de New York.
A mi chemin entre le policier et le film d’espionnage, Marathon Man se démarque nettement de la production américaine de l’époque par sa complexité scénaristique, sa densité et sa mise en oeuvre « agitée ». Une des scènes restées les plus marquantes (et que l’on ne dévoilera pas ici) a sûrement été à l’origine de l’aversion pour les dentistes de millions de spectateurs. Enfin, la distribution cinq étoiles, comprenant Roy Schneider et la jolie Marthe Keller, nous gratifie surtout d’un affrontement de haute volée: Dustin Hoffman et Laurence Olivier. Les deux acteurs aux techniques de jeu dissemblables composent un duo inoubliable. Le personnage odieux, incarné par Olivier, fut inspiré du Docteur Mengele, médecin SS tristement célèbre du camp d’extermination d’Auschwitz.
ANNEE DE PRODUCTION 1976.