Londres, 1905. Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant. La société géographique royale lui propose de partir en expédition, afin de cartographier les frontières entre la Bolivie et le Brésil. Sur place, il découvre des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne. De retour chez lui, il n’a de cesse de penser à cet endroit et à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et l’envie irrépressible de repartir là bas, assoiffé d’exploration et de gloire…
Après deux polars géniaux (The Yards, La Nuit nous appartient) et un drame amoureux (Two Lovers), James Gray s’attaque à un genre inhabituel pour lui: le film d’aventures. Il dresse le récit épique d’une incroyable histoire vraie: celle de Percy Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Anglais d’origine, il passa plus de vingt ans de sa vie à se consacrer à un seul et même but: découvrir une cité perdue au coeur de la jungle amazonienne, en dépit des nombreux dangers encourus (maladies, attaques d’indigènes, climat et nature hostile). Gray nous invite à une quête initiatique d’un personnage hors du commun, cherchant autant un sens à sa vie qu’un lieu qu’il idéalise tel un eden inaccessible. Cette épopée bénéficie de superbes images ( Darius Khondji signe la photographie avec l’immense talent qu’on lui connait), de péripéties accrocheuses, mais pour ceux qui s’attendent à de l’action du genre Indiana Jones en Amazonie, la déception sera grande, car Gray s’intéresse plus au périple intérieur de son héros qu’à son parcours plein de galères dans la jungle aussi luxuriante que dangereuse.
Le réalisateur de Little Odessa traite surtout de l’obsession de cet homme, certes avec un joli lyrisme, mais avec une lente progression dramatique, ce qui provoque d’inévitables longueurs. Au casting, Charlie Hunnam, découvert dans la série Sons of Anarchy, incarne cet explorateur infatigable avec sincérité et un certain charisme. Son partenaire, Robert Pattinson, campe son compagnon de voyage, méconnaissable avec sa barbe hirsute. Dans un plus petit rôle, Tom Holland, avant son triomphe dans la trilogie Spiderman joue le fils d’abord réticent à la quête de son père, avant de vouloir partager sa passion. The Lost City of Z constitue un beau spectacle visuel, mais Gray a un peu oublié d’y mettre une véritable émotion pour réussir pleinement à évoquer ce destin humain très romanesque.
ANNEE DE PRODUCTION 2017.
