LA HAINE

Abdel Ichah, seize ans, est entre la vie et la mort, passé à tabac par la police lors d’un interrogatoire, suite à une émeute dans la cité des Muguets. Les forces de l’ordre s’opposent aux jeunes, et particulièrement à trois amis: Vinz, le dur, Hubert, le pacifiste, et Said, le plus naïf. Vinz a trouvé une arme qu’un policier a perdu dans la cité et compte s’en servir contre n’importe quel flic, si jamais Abdel meurt de ses blessures…

Sans nul doute LE film qui a marqué toute la génération du mi temps des années 90. Cette chronique de la vie d’une cité, au beau milieu des émeutes, a été pensée, écrite et réalisée par Matthieu Kassovitz pour en faire la matière de son second long métrage. Un sujet qui lui tenait à coeur et qu’il cherche à traiter avec le plus de véracité possible. Description implacable d’un monde qui va mal, d’une société malade et d’une violence quotidienne entre jeunes de banlieues et flics zélés et usant de leur autorité. Kasso signe une mise en scène maitrisée, qui remportera d’ailleurs le Prix à Cannes, et utilise un noir et blanc de manière très judicieux avec des cadrages recherchés, des plans nerveux, à l’image de l’énergie qui se dégage de sa volonté. Un désir de donner la parole à ceux que l’on n’entend pas d’ordinaire, qui sont stigmatisés par des médias allant constamment vers les clichés pour dépeindre ces jeunes, certes désoeuvrés mais à la révolte saine. La Haine n’est cependant pas qu’un drame âpre, il contient aussi ses moments de comédie (la virée sur Paris, l’intrusion au vernissage d’Art Moderne ou la rencontre avec un homme ivre, joué par Vincent Lindon). Ces petites « respirations » tendent à rassurer sur l’issue inéluctable d’un compte à rebours annoncé dés le prologue. Jusqu’ici tout va bien…

Kassovitz s’est entouré d’un casting remarquable et pour ce trio, il dirige Hubert Koundé dont la force tranquille imprime le film, Saïd Taghmaoui (qui ne confirmera pas hélas les espoirs mis en lui) et surtout Vincent Cassel, à l’aube d’une carrière bêton et qui se fond dans son personnage de gros dur au crâne rasé avec un naturel confondant. Ironiquement, une pancarte énorme nargue les trois ptits mecs à deux reprises inscrivant: « Le Monde est à vous! ». Un monde dont ils se sentent exclus tout le temps, mais dans lequel Kassovitz les intègre avec une belle revanche. Jusqu’à un final uppercut… dans nos gueules!

ANNEE DE PRODUCTION 1995.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Une oeuvre coup de poing, encore à ce jour le meilleur film de Kassovitz. La banlieue mise enfin en avant. Vincent Cassel commence fort sa carrière. César 1995.

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