Une riche famille anglaise passe de luxueuses vacances à Acapulco, quand l’annonce d’un décès les force à rentrer d’urgence à Londres. Au moment d’embarquer, Neil affirme qu’il a oublié son passeport dans sa chambre d’hôtel. En rentrant de l’aéroport, il demande à son taxi de le déposer dans un autre hôtel plus modeste de la région. Il n’a en fait nullement l’intention de rentrer en Europe, d’assister aux obsèques de sa mère, et commence à mener une vie de débauche…
Le réalisateur mexicain Michel Franco s’était fait remarquer avec un film fort, sorti en 2017, Les Filles d’Avril. Le voici de retour avec cet opus, beaucoup plus nébuleux et déconcertant, oscillant entre le drame psychologique et familial et le portrait d’un homme en souffrance. Son héros, Neil, est un quinquagénaire en pleine crise existentielle, passant ses vacances sous le soleil du Mexique, mais cachant difficilement un malaise indéfinissable. Sur la base d’un récit mystérieux et apportant des informations au compte gouttes, Sundown cultive son aspect lancinant, comme s’il cherchait à mettre le spectateur dans un état de torpeur. Si la suite de la narration avait été à la hauteur, l’attente suscitée aurait été satisfaisante, mais là le scénario s’enlise dans des séquences prétendument inattendues (la violence surgit sans prévenir, mais de manière vaine) et surtout le personnage principal, taiseux au possible, semble dans une inertie désespérante! Du coup, il faut décoder les intentions et le moins que l’on puisse dire est qu’elles sont obscures.
Beaucoup de zones d’ombres entourent les enjeux et la mise en scène, contemplative (ou plate diront certains!), n’arrange rien. L’interprétation aussi a du mal à convaincre: Tim Roth joue ce type quasi muet, aux décisions incompréhensibles et qui se laisse couler sans que l’on comprenne vraiment le pourquoi du comment. Un jeu tout en intériorité pour cet acteur habitué aux films de Tarantino notamment, mais qui laisse plutôt perplexe ici. Charlotte Gainsbourg, quant à elle, n’a que peu de temps de présence à l’écran, elle y délivre une prestation en adéquation avec ce que l’on connait déjà d’elle, donc un peu sans surprises. A l’image de ce film finalement pas emballant et qui reste assez fermé, jusqu’à un final aussi abrupt que bâclé.
ANNEE DE PRODUCTION 2022.
