Jane Parker, une jolie américaine, part en Afrique retrouver son père, explorateur. Ce dernier s’est mis en tête de découvrir le cimetière des éléphants. Lors de cette expédition, Jane est enlevée par un homme singe, se faisant appeler Tarzan, dont la pureté primitive l’émeut profondément. Entre ses bras, elle connait un bonheur idyllique…
Les débuts du cinéma parlant virent naitre cette toute première adaptation du récit de Edgar Rice Burroughs, qui allait devenir un succès tel, qu’une série de films d’inégal intérêt a suivi durant toute la décennie de 1930. Ce volet initial reste le plus emblématique et ses aventures exotiques représentant une Afrique de pacotille continuent de faire l’enchantement des petits et grands. Tarzan, ce personnage mi homme mi singe, vivant sa propre loi dans la jungle va séduire la belle Jane et ainsi faire s’affronter le monde sauvage et la civilisation. Le réalisateur W.S Van Dyke élabore un scénario simple mais beau, où il fait intervenir la poésie, le charme, et la romance. Ce Tarzan préfigure en quelque sorte le King Kong, qui sortira un an après, dans lequel cette fois c’est un gorille gigantesque qui tombe amoureux d’une aventurière blonde. Tous les ingrédients de ce type de productions sont au rendez vous: des animaux sauvages féroces (lions, hippopotames, crocodiles), la luxuriance des décors de jungle, les péripéties avec de spectaculaires combats à mains nues, et une tribu de méchants pygmées possiblement cannibales. Sans oublier pour la touche attendrissante la guenon Cheetah, fidèle compagnon de route du héros, poussant son cri légendaire en se hissant de lianes en lianes.
L’érotisme chaste qui se dégage de la relation amoureuse de Tarzan et Jane conserve aujourd’hui encore un certain pouvoir et la naïveté de cette idylle semble échapper au passage du temps. Bien sûr, un colonialisme désuet flotte de bout en bout sur cette oeuvre que les générations passées et futures admirent surtout pour sa capacité à divertir et dépayser. L’athlète énergique Johnny Weissmuller explosa littéralement dans le rôle qui allait aussi l’enfermer pour toujours. Son physique hors normes, son visage sculpté et son pagne mythique réhaussent ses aptitudes d’acteur limitées. Sa partenaire, Maureen O’Sullivan, ne manque ni d’aura ni de séduction. Cette apologie d’un retour à la nature pour échapper à un matérialisme rampant (déjà!!) ne peut procurer qu’un maximum de plaisir. Un classique indémodable donc!
ANNEE DE PRODUCTION 1932.