Alithéa Binnie, bien que satisfaite par sa vie, porte un regard sceptique sur le monde. Un jour, elle rencontre un « djin » qui lui propose d’exaucer trois voeux, en échange de sa liberté. Mais Alithéa est bien trop érudite pour ignorer que dans les contes, les histoires de voeux se terminent toujours mal. Il plaide alors sa cause en lui racontant son passé extraordinaire, ce qui ne va pas tarder à la séduire à son tour…
Auteur du fameux film culte Mad Max, l’australien George Miller n’a eu que peu de titres de gloire depuis et a surtout très peu tourné. Son retour étonne d’autant plus qu’il signe ici une « romance épique en CinémaScope », comme il l’a qualifié lui même! Un conte philosophique et fantastique, propice à ouvrir les imaginaires de chacun et à évoquer des figures telles que Salomon et sa Reine de Saba adorée. Il est beaucoup question d’amour et le romantisme dispensé par le récit pourra paraitre d’ailleurs un peu « naïf » au quidam moyen ou au spectateur aguerri. Miller s’y entend pourtant pour raconter son histoire avec un certain sens du lyrisme, grandement aidé par des effets spéciaux pour enrober le tout dans une sorte de magie visuelle. Cette universitaire indépendante et presque sans illusions sur l’amour est l’héroïne centrale de cette fable séduisante, non dénuée d’humour, mais qui traine aussi un peu en longueurs et surtout s’avère bien trop bavarde. Dès que le « djin » sort de son flacon et entreprend de raconter ses péripéties passées, les conversations n’en finissent plus et l’intérêt décroit en même temps!
Cette variation moderne des « Mille et une nuits » fait la part belle aux images (plutôt soignées), aux sentiments absolus et aux légendes féériques défiant la cruauté de certaines réalités. La rencontre de ses deux solitudes se joue entre deux très bons comédiens, s’illustrant souvent dans des registres variés: Idris Elba à la beauté sculpturale et surtout Tilda Swinton qui n’a plus à prouver ses qualités d’actrice, tant elle fait partie du cinéma mondial depuis près de trente ans désormais. Miller a le mérite louable d’être sorti de sa zone de « confort » et d’avoir proposé un projet sinon totalement réussi, du moins singulier.
ANNEE DE PRODUCTION 2022.