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L’ORIGINE DU MAL

Stéphane, une jeune femme modeste, va rencontrer sa famille pour la première fois, elle qui n’a jamais connu son père biologique. Elle est sous le charme de cet homme très riche, vivant dans une demeure immense avec son autre fille, George, une carriériste froide, sa femme un peu originale et une servante quelque peu inquiétante…

Après deux longs métrages singuliers où il imposait son style, Irréprochable et L’heure de la sortie, Sébastien Marnier revient en force avec ce troisième opus, tout aussi curieux et maitrisé. Il a écrit un scénario à la fois original et déroutant et croqué une galerie de personnages tous aussi sombres et dérangés les uns que les autres dans une ambiance pesante. On sent que le Mal est partout et en chacun, mais le suspense consiste à suivre ce récit diabolique, en obtenant des réponses au compte gouttes. Habilement, Marnier enchaine des séquences imprévisibles et étonnantes, faisant tomber les masques avec parcimonie, aidé en cela par une mise en scène rappelant les grandes heures de Claude Chabrol (pour le côté famille de province) et aussi Brian De Palma dans sa façon de découper ses plans sous forme de « spleet screen », montrant plusieurs actions en même temps. Même si l’aspect général penche nettement vers le vénéneux, l’humour acide et noir ne manque pas et le thriller prend le pas sur le drame familial banal, surtout qu’ici rien n’est banal justement!

Marnier aime les protagonistes névrotiques, sortant du cadre, et les filme admirablement dans leur but vénal ou meurtrier. Le sous titre de l’affiche nous prévient que « quelqu’un ment », ce qui n’est pas peu dire, mais les perversions sont bien plus étendues encore. La distribution, du plus grand rôle au plus minime, ne mérite que des éloges. A commencer par Laure Calamy, une actrice que l’on voit beaucoup depuis cinq ans environ souvent dans le même type d’emplois, sort de sa zone de confort et campe une femme complexe et à double visage. Jacques Weber, Dominique Blanc et Doria Tillier sont tous très bien. Mention spéciale à Suzanne Clément, comédienne fétiche de Xavier Dolan, montre une facette inconnue de ses capacités. Entre secrets, manipulations et appât du gain, l’origine du Mal se niche partout et surgit à tout instant, jusqu’au final retrouvant une certaine morale et un équilibre dans le chaos ambiant.

ANNEE DE PRODUCTION 2022.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Décidément, Sébastien Marnier ose tout avec son scénario audacieux, sa réalisation pleine d'ildees et son casting impec! Laure Calamy au top!

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